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2nd âge du Fer [- 480/ - 50]
Géométrie du visage
Cette tête masculine appartenait probablement à une stèle de forme humaine. Les différents éléments du visage, rendus par un jeu de reliefs et de creux, sont stylisés d’une manière propre à l’art celtique : sourcils courbes, yeux en amande, nez en trapèze et moustaches pendantes. Leur présence suffit à faire émerger la personnalité d’un individu de haut rang, guerrier ou héros. Le traitement schématique de cette tête et l’aspect brut de la pierre témoignent probablement d’une volonté délibérée de l’artiste et non d’une maladresse.
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Epoque moderne [1492 / 1789]
Une esquisse de terre
Les écuelles de la région marseillaise constituaient aux XVIIe et XVIIIe siècles des objets quotidiens. Leur production était simple et rapide, tout comme leur décor, souvent une tulipe ou un oiseau. Le visage humain, motif rare, est traité avec la même économie : l’argile est recouverte d’une glaçure beige que l’artisan griffe avec une pointe pour tracer le menton, les yeux, la bouche. Quelques gouttes d’oxyde de fer dilué font apparaître la chevelure.
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Haut-Empire [27 / 235]
Visible verrue
Sur cette plaque en alliage cuivreux figure un visage masculin de profil. Malgré le rendu minutieux des détails, il ne s’agit pas d’un portrait, car des représentations similaires sont connues sur les visières de casques d’apparat datés de l’époque romaine. L’identité de l’homme est cependant matérialisée par la présence d’une excroissance sur la joue. L’inscription permet en effet de supposer que cet objet a été offert par un certain Gellius Bellus au dieu gaulois Videtillus pour le remercier de l’avoir débarrassé de cette anomalie.
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Protohistoire [- 2200 / - 50]
Portrait détourné
Au IIIe siècle avant notre ère, pour commercer, les Gaulois ont abandonné la pratique du troc, et ont introduit l’usage de la monnaie. Les premières pièces créées par les différents peuples gaulois imitaient celles fabriquées par les Grecs et les Romains, mais elles étaient façonnées à la « mode » gauloise. À gauche, une tête de profil est représentée, entourée de cordons perlés. Ce visage renvoie aux portraits des empereurs qui circulaient sur les monnaies romaines. Au revers de la pièce, à droite, un cheval chevauche un personnage ailé, allégorie de la victoire. Ainsi, cette pièce trouve son origine dans les monnaies du roi Philippe II, qui présentaient d’un côté le portrait du roi macédonien, et de l’autre un char.
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Bas-Empire [235/ 476]
Les dimensions du visage
Cette tête en alliage cuivreux appartenait sans doute à une statuette masculine. L’utilisation de la technique de la fonte en creux permet un rendu soigné et réaliste des détails du visage : doux modelé des joues, bouche ourlée et yeux finement contourés. Ces traits délicats étaient jadis animés par deux pupilles en étain incrustées, aujourd’hui disparues. La qualité plastique du travail de l’artiste et l’utilisation du métal, matériau coûteux, inscrivent cette tête dans une production de luxe. Le contexte de découverte vient renforcer cette hypothèse : cet objet provient en effet de la sépulture d’une jeune fille issue de l’aristocratie gallo-romaine du Bas-Empire.
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Haut-Empire [27 / 235]
Un visage pour l’éternité
Ce mausolée présente dans une niche architecturée trois défunts d’une même famille. Seul un visage subsiste, celui du défunt central, vêtu de la toge du citoyen romain. Très prisés de la bourgeoisie romaine, ces monuments donnent à voir des groupes familiaux désireux de montrer aux générations futures la place qu’ils occupaient de leur vivant dans la société. Les défunts sont ainsi généralement vêtus de costumes reflétant leur fonction, tandis que leurs visages paraissent stéréotypés.
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Bas-Empire [235/ 476]
Omniprésence du portrait officiel
La couronne de lauriers et le costume militaire permettent de reconnaître ici un empereur romain. Il s’agirait de Gallien ou de Caracalla mais les traits personnels – la tête massive, la moustache et la barbe – s’effacent au profit de la fonction. De petite taille et en métal précieux, cette statue a pu être offerte par l’empereur ou financée par de riches citoyens lyonnais. Le visage de l’empereur était diffusé dans les lieux publics mais les particuliers pouvaient aussi posséder une représentation privée, manifestant leur fidélité.
Trésor de Vaise personnage politique (chef militaire) Précisions sur le sujet : buste d'un homme plutôt jeune, portant une cuirasse et un manteau militaire (paludamentum). Visage aux traits très réguliers, au modelé très peu marqué ; il porte une barbe et une courte moustache. Sur la chevelure peu épaisse, une couronne de feuillage (laurier ?). Le manteau, orné sur les épaules d'éléments en forme de languettes, est agrafé sur l'épaule droite par une grosse fibule circulaire. Sous le manteau, une cuirasse souple à écailles, bordée par une large bande plus rigide au niveau du cou. Il pourrait s'agir de l'empereur Gallien (règne : 259-268)
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Bas-Empire [235/ 476]
Diffuser son image
Les monnaies romaines permettent de diffuser l’image impériale. Magnus Maximus est ici représenté de profil, en buste. Il porte le diadème, la toge et la cuirasse, emblèmes de sa fonction. L’apparence physique du personnage est en partie reproduite : visage allongé, nez droit. Certains détails, comme la rondeur de l’œil, obéissent davantage aux conventions artistiques du Bas-Empire. Le portrait romain se situe ici à mi-chemin entre la figuration réaliste de l’individu, et la représentation idéalisée du pouvoir impérial.
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Bas-Empire [235/ 476]
Un dieu à visage humain
Dans la mythologie gallo-romaine, les dieux prennent l’apparence d’êtres humains et sont reconnaissables d’après quelques caractéristiques ou attributs. Ici, le personnage est nu, musclé, d’apparence jeune, coiffé de cheveux longs et bouclés. Il tient dans la main gauche un petit globe. Un manteau est jeté sur ses épaules et recouvre ses bras. Il s’agit de Hélios, dieu du Soleil personnifié chez les Grecs, assimilé à Apollon chez les Romains. Il est le dieu de la vie et de la création, source de vie et de régénération.
Pièce appartenant au trésor de Lyon-Vaise
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Haut-Empire [27 / 235]
Le visage de l’Amour
Les camées sont des objets de petites dimensions, en pierre ou en pâte de verre, présentant un décor sculpté ou moulé en léger relief. Étroitement associée au domaine de la parure, cette production fut développée par les Romains et se diffusa en Gaule dès l’époque du Haut-Empire. L’iconographie puise souvent dans le répertoire mythologique gréco-romain. Ici, l’association d’un visage enfantin aux joues pleines et d’une paire d’ailes, permet sans doute de reconnaître Éros, personnification du désir amoureux.(14/ )
Age du Fer [- 800/ - 50]
Prestigieuse tête
Cet élément de bronze permettait d’attacher l’anse en haut d’un seau. Le visage qui l’orne est schématique, excepté la chevelure, soigneusement incisée. La tête est un motif récurrent de l’art celte, surtout aux IIe et Ier siècles avant J.-C. : elle décore armes, parures et ustensiles du quotidien. Son importance pose question : s’agit-il de divinités, d’ancêtres prestigieux, voire de chefs ? Ce motif pourrait aussi faire référence aux têtes coupées des ennemis, que les Gaulois rapportaient du champ de bataille.
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Epoque contemporaine [1789 / nos jours]
La face des nations
La femme représentée porte les parures et le vêtement traditionnels de l’Azerbaïdjan et serre dans sa jupe un ballot de coton, culture typique du pays. Au corps tendu par le travail s’oppose un visage serein, aux traits réguliers et à l’expression fière. Allégorie du peuple azéri, la figure s’insérait dans une frise monumentale, composée de onze couples représentant l’unité et la bonne marche de toutes les républiques socialistes de l’URSS.
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Haut-Empire [27 / 235]
Du visage la mélancolie
Saisie dans une attitude complexe, cette jeune fille s’apparente à un groupe de sculptures représentant des figures assises, dont les plus anciens exemplaires remontent à l’époque classique (à l’image de la Pénélope assise ou de la Suppliante Barberini). Sa coiffure, dite en « côtes de melon », était particulièrement en vogue au IIe siècle dans l’Empire. Les mèches devaient se rejoindre en un chignon aujourd’hui disparu, au sommet du crâne. Le regard perdu au loin, le visage de la jeune fille est animé d’une vague expression mélancolique. Ce calme contraste avec la complexité des draperies et de la chevelure, renforçant l’effet décoratif de cette sculpture, qui devait orner le jardin d’une riche demeure romaine.
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Epoque moderne [1492 / 1789]
Guider vers la foi
Richement habillée à la mode du début du XVIe siècle, sainte Madeleine est identifiable grâce à son attribut : le pot à parfum contenant l’huile avec laquelle elle a lavé les pieds du Christ. Au dos, la statue est évidée dans sa partie inférieure : elle devait être installée contre un pilier ou une colonne, et certainement en hauteur, puisqu’elle regarde vers le bas. L’expression de son visage, au regard pensif, invite à la méditation, au recueillement personnel et à la prière de celui qui entrait dans l’édifice religieux où elle était exposée.
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1er âge du Fer [- 800/ - 480]
Puissant hybride
Cette figurine devait être disposée sur l’un des guides de l’attelage d’un char déposé dans une tombe du second Âge du Fer. Ce visage zoomorphe, avec un long bouc et des cornes, évoque à la mythologie celtique, fortement influencée par le panthéon gréco-romain. En effet, cet élément métallique s’apparente aux têtes du dieu-fleuve Achéloos qui ornaient le chaudron découvert dans une tombe à char de l’Âge du Fer à Lavau. Ainsi placé sur le char, cette effigie devait apporter une protection divine à son propriétaire, ainsi que beaucoup de prestige.
La tombe d'Orval (Manche) est aujourd'hui un cas unique : la plus occidentale des « tombes à char » de la fin de La Tène ancienne jamais trouvée en Europe.
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Age du Fer [- 800/ - 50]
Face et profils, pour une complète protection
Cet élément de char présente un décor en bas-relief composé d’un masque central encadré par deux têtes similaires représentées de profil. La symétrie de l’image et le traitement décoratif de la chevelure et de la barbe, semblables à des éléments végétaux, sont typiques de l’art celtique ancien. La fonction et la signification de ce décor demeurent obscures, mais sa qualité illustre le haut degré de développement artistique des objets liés aux tombes princières de l’Europe occidentale du second Âge du Fer.
La tombe d'Orval (Manche) est aujourd'hui un cas unique : la plus occidentale des « tombes à char » de la fin de La Tène ancienne jamais trouvée en Europe.
(23/ )
Bas Moyen Âge [1300/ 1492]
Sous le regard de l’archange
Ce moule en pierre permettait de couler des plaquettes de plomb appelées enseignes, portées par les pèlerins sur leur vêtement en souvenir de leur voyage. Le visage de saint Michel est associé à la coquille, évoquant la faune de la baie du mont Saint-Michel. L’écu du saint porte, sur la face, une Vierge à l’Enfant, sur le revers, les armes de France. Alors que la plupart des enseignes représentent saint Michel triomphant du Mal, ce modèle se limite au visage du saint, concentré de ses pouvoirs protecteurs.