Vers 1520 Calcaire de l’Avesnois, traces de polychromie. L’œuvre est exceptionnellement bien conservée. Elle se distingue par sa très belle qualité : les drapés de son manteau donnent de l’ampleur à la figure, tandis que les éléments décoratifs de son vêtement sont traités avec minutie, en particulier sa coiffe, également sculptée au revers. L’œuvre, évidée en partie inférieure, devait prendre place contre un pilier ou une colonne. Le décor assez exubérant, comme celui de la statue de sainte Agnès, renvoie à des formes typiques de la période de transition entre le Moyen Âge et la Renaissance. Elles s’observent dans tous les arts, en peinture aussi bien qu’en sculpture, notamment dans les Anciens Pays-Bas. Cette surenchère décorative est particulièrement visible dans le courant artistique appelé maniérisme anversois.
Guider vers la foi
Richement habillée à la mode du début du XVIe siècle, sainte Madeleine est identifiable grâce à son attribut : le pot à parfum contenant l’huile avec laquelle elle a lavé les pieds du Christ. Au dos, la statue est évidée dans sa partie inférieure : elle devait être installée contre un pilier ou une colonne, et certainement en hauteur, puisqu’elle regarde vers le bas. L’expression de son visage, au regard pensif, invite à la méditation, au recueillement personnel et à la prière de celui qui entrait dans l’édifice religieux où elle était exposée.
Un diagnostic au coeur de la ville médiévale d'Orchies : découverte d'un ensemble
statutaire remarquable, par Marion Audoly, Laetitia Barragué-Zouita, Ludovic Debs et Vaiana Vincent, in : Revue du Nord, 2015, n°413, p. 281 à 303.