EXPOSITION : Chacun sa route ! VISITER RETOUR

Chacun sa route !

Chacun sa route !

Creuser, défricher, construire des routes, des ponts, des villes : de tout temps, les hommes n'ont cessé d'explorer les possibilités d'aménagement de leur territoire. À travers une sélection de 30 objets issus de fouilles préventives menées par l'Inrap en Bretagne autour de Corseul (Côtes d'Armor) et de collections anciennes, cette exposition vous propose un focus sur la voie romaine, vecteur essentiel de la vie économique des territoires durant l'Antiquité.

À cette époque, un vaste réseau routier est mis en place à l'échelle de l'Empire romain. Connecté à des voies fluviales et maritimes, il favorise échanges et commerce et permet la diffusion de modes et pratiques culturelles.

© Arthur Bonifay, Travaux pratiques / Inrap

Corseul,

une cité dans l'Empire romain

Corseul,

une cité dans l'Empire romain

Corseul, aujourd'hui simple bourg des Côtes-d'Armor, était dans l'Antiquité une ville importante, le chef-lieu de la cité des Coriosolites !

Après la conquête de la Gaule par les légions de César en 52 av. J.C., le territoire des Coriosolites perd son indépendance et est rattachée à l'Empire romain. La ville de Corseul (Fanum Martis) est alors créée, en même temps que se développe un vaste réseau routier à l'échelle de l'Empire, composé de routes d'importances variables.

Les voies principales jouent avant tout un rôle militaire : elles permettent le déplacement rapide des légions en cas de troubles. Elles servent aussi de liaisons administratives, supportant notamment l'acheminement du courrier de la poste impériale. Grâce à ces voies, Corseul est reliée aux autres capitales administratives d'Armorique : Vannes (Darioritum), Carhaix (Vorgium), Rennes (Condate), ainsi qu'à d'autres villes majeures comme Avranches (Legedia).

Les routes secondaires, parfois de simples chemins de terre, permettent de desservir les campagnes et de relier les agglomérations secondaires, ports et grands domaines agricoles, favorisant les échanges commerciaux locaux.

Ce maillage terrestre est connecté aux voies d'eau utilisées pour l'importation de produits lointains, comme le vin ou l'huile d'Espagne.

© Wikipédia

La table de Peutinger

La table de Peutinger

La table de Peutinger est une copie du XIIIe siècle d'une ancienne carte romaine, sur laquelle figurent les routes et les villes principales de l'Empire romain, ainsi que certains points d'intérêt : phares, sanctuaires, etc.

Schématique, cette représentation cartographique du réseau routier (200 000 km !) indique les distances entre les stations et permet d'organiser son itinéraire.

Corseul (ou peut-être son sanctuaire ?) figure sur cette carte sous le nom Fanomartis.

Illustration : d'après Desjardins, 1869

(3/ )

Borne milliaire de la voie Corseul-Rennes

Disposées le long des voies, les bornes milliaires et leurs inscriptions donnent aux voyageurs des indications de distance entre les stations routières (un mille romain équivaut à 1480 mètres environ). Elles permettent aussi aux historiens de dater précisément les travaux d’aménagement ou de rénovations grâce à des mentions proches de celles retrouvées sur les monnaies : nom de l'empereur, titulature, etc.
Cette borne milliaire en granite se trouvait à l’origine sur la voie reliant la ville de Rennes à celle de Corseul. Réemployée au gré des nécessités, elle a été utilisée au cours du Moyen Âge comme pied de bénitier dans l'église de Saint-Gondran (Ille-et-Vilaine) avant de se retrouver au musée de Bretagne, à Rennes.
Son inscription mentionne l'empereur Tetricus. À la fin du IIIe siècle de notre ère, dans un contexte de crise, cet empereur des Gaules, dissident par rapport à Rome, a contribué à la restauration des voies sur le territoire.
Inscription : G PIO ESVVI O TETR ICO NO BILCAES C R
G(aio) PIO / ESVVI / O TETR(i) / ICO NO / BIL(issimo) CAES(ari) / C(ivitas) R(iedonum)
Traduction : A Gaius Pius Esuvius Tetricus Très noble César La ville des Riedones

Commune de découverte

Saint-Gondran

Numéro d"inventaire

870.0067.1 (musée de Bretagne)

Dimensions

H. 75 cm, , d. 40 cm

Bibliographie

 Catalogue du musée de la ville de Rennes renferment les collections des peintures, sculptures, dessins et gravures, et celui du Musée lapidaire / Musée de la Ville de Rennes
Éditeur  :  Impr. Leroy fils (Rennes)
Date d'édition :  1871

Voyager sous la protection des dieux

Voyager sous la protection des dieux

Les amulettes et autres objets de protection font partie de la vie courante dans l'Antiquité romaine. En Gaule, les divinités connaissent de nombreuses variantes régionales dont les origines sont bien antérieures à la Conquête. Elles sont parfois associées aux dieux principaux du panthéon romain, comme Mercure, qui à lui seul peut protéger, secourir, porter chance ou inspirer les habitants de Gaule romaine en bien des occasions : le voyage, le commerce, la prospérité ou encore l'activité artisanale. Des animaux tels que le coq et le bouc lui sont rattachés.

Illustration : dessin noir et blanc du laraire
© Benoît Clarys

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Statuette du dieu Mercure

Mercure, dieu du commerce, des voyages et protecteur des carrefours, possède de nombreux « attributs » c’est-à-dire des objets ou animaux qui symbolisent ses pouvoirs ou sa présence : le pétase (chapeau ailé), le caducée (bâton aux serpents entrelacés), et pour les animaux le bouc et le coq, parfois le bélier et la tortue.
Cette statuette, découverte à Corseul, faisait partie de la collection du président de Robien (1698 – 1756).

Commune de découverte

Corseul

Numéro d"inventaire

794.0001.323

Domaine

Art religieux

Dimensions

H. 8.2 cm, l. 3.3 cm,

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Statuette de coq

Ce coq, animal emblématique du dieu Mercure, provient certainement d’un laraire (petit autel) situé à l’extrémité d'une grande galerie commerciale qui bordait une rue antique majeure de Rennes (Condate). La rue, orientée nord-sud (cardo), traversait un important carrefour où se trouvait alors un sanctuaire de quartier.
Cette figurine a été trouvée en même temps qu’une statuette de bouc, autre attribut du dieu Mercure. De petite taille, elle est très réaliste avec un souci des proportions et du détail, jusque dans le rendu des plumes

Commune de découverte

Rennes

Responsable scientifique

LE CLOIREC, Gaëtan

Domaine

Objet religieux

Dimensions

H. 4.5 cm, L. 3.4 cm, l. 3.5 cm,

(7/ )

Statuette de bouc

Ce bouc, animal emblématique du dieu Mercure, provient certainement d’un laraire (petit autel) situé à l’extrémité d'une grande galerie commerciale qui bordait une rue antique majeure de Rennes (Condate). La rue, orientée nord-sud (cardo), traversait un important carrefour où se trouvait alors un sanctuaire de quartier.
Cette figurine a été trouvée en même temps qu’une statuette de coq, autre attribut du dieu Mercure. De petite taille, cette statuette est très réaliste avec un souci des proportions et du détail, jusque dans le rendu de la toison.

Commune de découverte

Rennes

Responsable scientifique

LE CLOIREC, Gaëtan

Domaine

Objet religieux

Dimensions

H. 4.2 cm, L. 3.2 cm, l. 1.3 cm,

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Pendant en forme de lunule

Les recherches archéologiques révèlent parfois des petits objets apotropaïques (qui conjurent le mauvais sort) comme ces pendentifs en forme de lunule que l’on pouvait trouver fixés au harnais des chevaux ou sur des affaires personnelles.

Commune de découverte

Langrolay-sur-Rance

Responsable scientifique

SIMIER, Bastien

Domaine

Objet religieux

Dimensions

H. 2.5 cm, l. 2.5 cm,

À pied, à cheval ou en chariot…

À pied, à cheval ou en chariot…

Les Romains ont développé une grande variété de véhicules pour voyager ou faire du commerce. Les déplacements se font à pied, à cheval ou grâce à des attelages. Le courrier impérial est acheminé par des cavaliers pouvant parcourir près de 80 km par jour. Des véhicules légers à deux roues servent au transport rapide de deux personnes au maximum. Des chars à bancs à quatre roues transportent plusieurs passagers assis dos à dos. Ces attelages sont tirés par des chevaux, des ânes, voire des bœufs pour les charrois de marchandises les plus lourdes.

Illustration : Marché de Condate
© Olivier-Marc Nadel

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Tuile avec empreinte de semelles cloutées

Sandale légère pour l’été, chaussure fourrée pour l’hiver, les Romains bénéficiaient d’une large gamme de chaussures pour toutes les bourses et tous les usages. Elles étaient fabriquées en cuir avec une semelle constituée de plusieurs couches de cuir ou de bois, cloutée afin de durer plus longtemps.
Cette tuile de toiture (tegula) découverte sur le site de Monterfil à Corseul, est marquée par deux empreintes de semelles cloutées. La pointure indique que les chaussures appartenaient à un enfant ou à un jeune adulte, qui a marché sur l’argile en train de sécher (avant la cuisson).

Commune de découverte

Corseul

Responsable scientifique

FERRETTE, Romuald

Numéro d"inventaire

22.048.043.1992.0.2 (CIP Coriosolis)

Domaine

Matériau de construction

Dimensions

L. 44 cm, l. 31 cm, P. 5.4 cm

Bibliographie

Bizien-Jaglin (Catherine), Galliou (Patrick), Kérébel (Hervé), Les Côtes d'Armor, carte archéologique de la Gaule, Paris, 2003, p. 96
 

Exemple d'attelage

Exemple d'attelage

Des représentations peintes et sculptées rendent compte de la diversité des modes de déplacement.

© Musée de Strasbourg

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Hipposandale

Les Romains « chaussaient » souvent les chevaux (notamment les chevaux de transport), afin de limiter l’usure de leurs sabots. Ces « hipposandales » étaient constituées de semelles en fer, maintenues en place par des lanières de cuir.
Utilisées pour les longs trajets, de manière préventive, elles avaient l’avantage de pouvoir être changées facilement. Occasionnellement, leur fonction a pu être détournée à des fins thérapeutiques pour soulager ou soigner un animal blessé.

Commune de découverte

Rennes

Responsable scientifique

POUILLE, Dominique

Domaine

Vie quotidienne

Dimensions

H. 20 cm, L. 30 cm, P. 30 cm

Bibliographie

Hélène Bénard et Christophe Bénard, « Archéologie expérimentale : l’usage vétérinaire des hipposandales romaines », Pallas, 101 | 2016, 65-73. ; Cam Marie-Thérèse, Poulle-Drieux Yvonne. De l’objet au texte : l’hipposandale cloutée. (À propos d’un mot corrompu de la Mulomedicina de Végèce). In: Bibliothèque de l'école des chartes. 2007, tome 165, livraison 2. pp. 525-531.

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Clavette

La découverte de pièces métalliques comme les clavettes, cylindres, frettes d’attelage, boîtes de moyeu, bandages de roues, sabots de freinage, anneaux de fixation, passe-guides, etc. permet de comprendre le fonctionnement des véhicules à traction animale (chars, chariots, attelages).
Les autres parties, qui étaient en bois, ne sont pas conservées.

Commune de découverte

Langrolay-sur-Rance

Responsable scientifique

SIMIER, Bastien

Domaine

Economie et commerce

Dimensions

L. 8.5 cm, , d. 0.9 cm

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Attache de jouguet

L’utilisation d’un attelage à brancards pour le transport de marchandises ou de personnes est attestée par cette attache de jouguet. Ce dernier était composé d’une partie en bois placée sur la partie supérieure de l’encolure munie sur les côtés de deux plaquettes permettant de refermer l’ensemble sous l’encolure à l’aide de ce type d’attache. Les brancards sont fixés au-dessus des plaquettes.

Commune de découverte

Corseul

Responsable scientifique

FERRETTE, Romuald

Domaine

Vie quotidienne

Dimensions

Bibliographie

David (Franck), Les jouguets des attelages gallo-romains. Etudes expérimentales, Histoire & Sociétés Rurales, n°35, 1er semestre 2011, p. 7-58.
 

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Applique

Les recherches archéologiques livrent de nombreux petits objets en alliage cuivreux ou ferreux, laissant imaginer les différents accessoires qui ornaient les pièces d’harnachement : appliques, pendentifs, phalères, ferrures de harnais, garnitures de lanières …
Cette applique en forme de coquille lisse a pu être fixée sur des ceintures aussi bien que sur une courroie d’harnachement.

Commune de découverte

Corseul

Responsable scientifique

MENEZ, Nicolas

Domaine

Vie quotidienne

Dimensions

L. 2.7 cm, l. 2.7 cm,

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Applique de harnais

De forme oblongue et au corps décoré de moulures, cette applique en alliage cuivreux a servi d’élément décoratif pour un harnachement de cheval. Les deux rivets indiquent qu’elle a sans doute été fixée sur de fines lanières de cuir, larges de 3 cm environ.

Commune de découverte

Corseul

Responsable scientifique

MENEZ, Nicolas

Domaine

Vie quotidienne

Dimensions

L. 2.6 cm, l. 1.3 cm,

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petites pièces d’harnachement d’équidés

Ces deux éléments « énigmatiques » en forme d’amande constituent des petites pièces d’harnachement d’équidés. Elles appartiennent à la catégorie des militaria, qui regroupe les objets d’ornementation de l’équipement militaire, même si leur usage a pu être ensuite étendu à la vie civile.

Dimensions précises (hors tout): Iso.39 : 28x13x1mm Iso.2 : 25x15x1mm (point fragmentée) Iso.93 : 34 x16x1 mm (extrémité recourbée)

Commune de découverte

Corseul

Responsable scientifique

MENEZ, Nicolas

Domaine

Matériel militaire

Dimensions

L. 2.5 cm, l. 1.6 cm, P. 0.5 cm

Des relais routiers et des auberges pour faire étape

Des relais routiers et des auberges pour faire étape

Dans l'Antiquité romaine, des stations jalonnent les axes routiers. Distantes de 10 à 15 kilomètres, elles permettent le repos des voyageurs et de leurs montures, ainsi que l'entretien des véhicules lors de grands déplacements.Certaines stations sont de simples relais routiers permettant de faire une pause. Les mieux équipées permettent de passer la nuit. On y trouve une auberge pour le gîte et le couvert, un service d'écuries pour le repos des montures, un maréchal-ferrant, voire un charron chargé de l'entretien des véhicules et même parfois des bains ou un temple !

Illustration : Auberge de Bordeaux 
© Bassilis Kaffetzakis

Plan de l'auberge de Corseul

Plan de l'auberge de Corseul

À Corseul, sur le site du Val de Gravel, les archéologues de l'Inrap ont mis au jour les vestiges d'une auberge à l'entrée sud de la ville, à l'intersection de la voie Corseul-Vannes et d'un decumanus (rue orientée est-ouest). Cet édifice est constitué d'un ensemble d'espaces et d'aménagements dédiés à l'accueil des voyageurs, mais également à la prise en charge de leurs montures et de leurs véhicules : des pièces de service, une possible pièce de réception chauffée par le sol, une écurie, un abreuvoir, une entrée charretière, une aire de manœuvre ainsi qu'une vaste cour fermée. Les nombreux mobiliers mis au jour (fragments de vaisselle de table et d'amphores à vin, pièces de monnaie, éléments de harnachement…) indiquent que l'auberge a été en service entre les années 60 et 150 ap. J.C.

© Equipe Inrap

(20/ )

Le lot des céramiques de l’auberge de Corseul, découverte lors de la fouille du Val de Gravel, se distingue aisément du vaisselier d’une famille coriosolite ordinaire car il comprend une proportion particulièrement élevée de vaisselle de table (rouge ou noire), de cruches et d’amphores.
Quoi de plus normal, puisque les convives y viennent à toute heure pour boire et manger !

Commune de découverte

Corseul
Corseul

Responsable scientifique

MENEZ, Nicolas

Domaine

Economie et commerce

Dimensions

(21/ )

En bordure sud de la ville de Corseul, un modeste atelier de tisserand s’installe au milieu du Ier siècle ap. J.-C.. Quelques temps après, une auberge s’implante à proximité. Parmi les déchets qu’elle génère, certains vont particulièrement intéresser le tisserand : les amphores, notamment celles produites dans la vallée de la Loire, servant à transporter le vin, consommé en grande quantité dans l’auberge.
En coupant le culot de ces amphores, le tisserand obtient à peu de frais des « pesons » de poids identiques pour son métier à tisser.

Commune de découverte

Corseul

Responsable scientifique

MENEZ, Nicolas

Domaine

Economie et commerce

Dimensions

Échanges et commerce

Échanges et commerce

L'existence d'un vaste réseau routier a sans aucun doute favorisé le transit de nombreuses matières premières à travers l'Empire romain. Ainsi, les archéologues mettent souvent en évidence des importations de marbres, de lingots de verre destinés aux verriers locaux pour la fabrication de récipients et de vitres, ou encore de l'alun utilisé par les teinturiers et les artisans du cuir.

De même, le réseau a permis la circulation de biens de consommation très variés. Certains sont échangés entre régions proches, comme les céramiques de cuisine, les céréales ou les produits de maraîchage. D'autres sont acheminés sur de longues distances, par exemple la vaisselle de table en sigillée, les amphores servant à transporter du vin, de l'huile, des condiments ou certains objets luxueux fabriqués en Italie et transportés jusqu'à Corseul. Ces échanges au long cours dessinent des voies commerciales que les archéologues parviennent à cartographier.

Illustration : Marché d'Avenches
© Benoît Clarys

(23/ )

Calcaire gravé

Ce bloc de calcaire au faciès marbré, de couleur verte à nodules blancs, constitué de deux fragments jointifs, est caractéristique des calcaires des Pyrénées. Deux carrières sont connues dans cette région : Campan et Estours.
La présence de cette pierre à Corseul indique que des matières premières voyagent sur de longues distances. Une dédicace a été gravée dessus.

Inscription :

---]EO SACR
I ou L DEO TVLL ou TVIL
L EPAT F
D
L’inscription, trop incomplète, ne permet pas de proposer une traduction mais fait référence à deux divinités.

Commune de découverte

Corseul

Responsable scientifique

FERRETTE, Romuald

Domaine

Architecture

Dimensions

L. 30.9 cm, l. 27.7 cm,

Bibliographie

Bizien-Jaglin (Catherine), Galliou (Patrick), Kérébel (Hervé), Les Côtes d'Armor, carte archéologique de la Gaule, Paris, 2003, p. 131

(24/ )

Amphore liparote (Italie) et morceau d'alun

Les amphores sont emblématiques du commerce du vin, de l’huile et de divers condiments d’un bout à l’autre de l’Empire romain.
Ici, des amphores provenant des îles de Lipari (Italie) témoignent d’un commerce particulièrement développé de l’alun qui parvient au Ier siècle en grande quantité à Corseul. Ce minéral est indispensable à l’activité des tanneurs et des teinturiers.

Commune de découverte

Corseul

Responsable scientifique

FERRETTE, Romuald

Domaine

Economie et commerce

Dimensions

Bibliographie

Borgard (Philippe), "Les amphores de Lipari" dans Kérébel (Hervé), Corseul (Côtes d'Armor), un quartier de la ville antique : les fouilles de Monterfil, éditions de la Maison des Sciences de l'Homme, Paris, 2001 (Documents d'Archéologie Française ; 88) ; BORGARD, Philippe ; CAPELLI, Claudio. Origine et typologie des amphores à alun de Lipari In : L'alun de Méditerranée [en ligne]. Naples : Publications du Centre Jean Bérard, 2005 (généré le 03 mars 2021).
 

(25/ )

Monnaie

Plusieurs centaines de monnaies ont été trouvées lors des fouilles menées à Corseul. Fabriquées en bronze (sesterce, as, …), en argent (denier), plus rarement en or, elles proviennent d’ateliers divers, en fonction des périodes : Nîmes, Lyon, Trêves et bien sûr Rome. Celles en bronze, les plus utilisées et les plus nombreuses, servent aux achats quotidiens et aux échanges commerciaux. Plus rare, une pièce en or (aureus), d’une valeur de 100 sesterces, a été découverte sur le site de Monterfil. Ce type de monnaie est réservée à des transactions importantes : achat de denrées en grande quantité, paiement de loyers…
Les monnaies transmettent aussi un message politique. Le buste de l’empereur Auguste, fils adoptif de César, figure sur l’avers de l’aureus, ainsi que ses principaux titres en abrégé. Le revers représente ses deux fils adoptifs en toge, Gaius et Lucius, avec leur titulature. 

Aureus d’Auguste émis à Lyon entre 2 av. J.-C. et 4 ap. J.-C. 

Avers : CAESAR AVGVSTVS DIVI F PATER PATRIAE 
César Auguste, fils du divin (César), père de la patrie.
Revers : C L CAESARES (en bas), AVGVSTI F COS DESIGN PRINC IVVENT
Gaius et Lucius, fils de César Auguste, consuls désignés, princes de la jeunesse

Commune de découverte

Corseul

Domaine

Economie et commerce

Dimensions

(26/ )

Statuettes en terre blanche

Des statuettes en terre blanche sont parvenues à Corseul depuis le centre de la Gaule où se trouvent de nombreux ateliers de fabrication. Les figurines les plus courantes représentent Vénus sortant de son bain (Vénus anadyomène). 

Une autre figurine classique représente une déesse-mère assise sur un fauteuil en osier, allaitant deux nourrissons.

Articles peu coûteux, ces statuettes ont une vocation religieuse. Elles sont fréquentes dans les temples (offrandes), mais aussi dans les autels des maisons (laraires). D’autres représentant des animaux sont interprétées comme des jouets pour les enfants.

 

Commune de découverte

Corseul

Responsable scientifique

FERRETTE, Romuald

Domaine

Religion

Dimensions

H. 19.2 cm, l. 5 cm, P. 4.8 cm

(27/ )

Fléau de balance

La balance constitue, avec les monnaies, un symbole du commerce à l’époque gallo-romaine. La libra est une balance à deux plateaux suspendus par des chaînettes à un fléau (axe), équipé d’anneaux mobiles.
De faibles dimensions, le fléau présenté ici provient probablement d’une balance de précision dite de « trébuchet ». Il a été découvert dans la villa gallo-romaine de Langrolay-sur-Rance, non loin de Corseul.

Commune de découverte

Langrolay-sur-Rance

Responsable scientifique

SIMIER, Bastien

Domaine

Economie et commerce

Dimensions

L. 23.8 cm,

(28/ )

Plateaux de balance ?

Ces fines tôles en alliage cuivreux, fragmentées, composent sûrement un plateau de balance rond et concave de faible diamètre.
Il a pu appartenir à une libra (balance à deux plateaux) ou une statera (balance à un seul plateau) servant à des pesées de précision (par exemple des épices).

Commune de découverte

Corseul

Responsable scientifique

MENEZ, Nicolas

Domaine

Economie et commerce

Dimensions

P. 0.03 cm

(29/ )

Poids massif

Ce poids massif en forme de gland se compose de deux parties creuses soudées ensemble. L’intérieur est rempli de plomb pour obtenir le poids souhaité, ici 877 g (2 livres et 8 onces en unité de mesure romaine).
Découvert sur une voie antique à Corseul, il est probablement tombé d’une charrette transportant une balance pour le commerce de denrées.

Commune de découverte

Corseul

Responsable scientifique

FERRETTE, Romuald

Domaine

Economie et commerce

Dimensions

(30/ )

Patère

Cette patère est une petite casserole évasée et peu profonde, servant au service du vin.

Sur le manche, dans un cartouche disposé en arc de cercle autour d’un trou de suspension, se trouve une estampille qui porte la marque de bronzier ayant réalisé cet objet :

DRACCIVS F(ecit)
Traduction : Draccius l’a fait / Fait par Draccius

L’estampille indique qu’il s’agit d’un atelier gallo-romain. Six autres patères portant la même estampille ont été identifiées en Europe. Leur zone de découverte étant limitée à la vallée de la Saône, l’atelier de production se situait probablement près de Lyon.

Ce type de récipient en bronze était destiné à une clientèle aisée. La présence de cette patère à Corseul, bien loin de son aire de diffusion habituelle en région lyonnaise, permet d’imaginer qu’elle a pu être achetée directement à l’atelier par le propriétaire. Le Conseil des Trois Gaules, qui se réunissait tous les ans à Lyon, nécessitait d’ailleurs la présence de représentants coriosolites. La possibilité que cette patère ait pu être acquise par l’un de ces notables ne peut être écartée…
Cet exemplaire appartient à un modèle courant au Ier et IIe siècle ap. J.-C. 

Commune de découverte

Corseul

Domaine

Economie et commerce

Dimensions

H. 63 mm, L. 245 mm, , d. 125 mm

Bibliographie

Gaétan LE CLOIREC - Les bronzes antiques de Corseul (Côtes-d'Armor),(préf. M. Feugère), 2001

(31/ )

Pied en forme de sabot

Fragment de patte avant d'une statuette d'un cheval (cabré, dressé sur ses pattes arrière) ou trépied d’un candélabre. La qualité d’exécution suggère soit une production d’Italie, soit une production locale d’inspiration italienne.
Le sabot est surmonté d’une couronne de poils. Quatre anneaux décoratifs enserrent une douille à l’intérieur de laquelle est fixée une tige de fer. Même le dessous du sabot est très soigné, ce qui suggère qu’il devait être visible.

Commune de découverte

Corseul

Responsable scientifique

FERRETTE, Romuald

Domaine

Vie quotidienne

Dimensions

L. 6 cm, l. 4 cm, P. 3 cm

Bibliographie

Manniez Yves, Les lampes et lampadaires miniatures en bronze de Nîmes, Ecole antique de Nîmes, bulletin n°28, 2008-2010

(32/ )

Vase en céramique sigillée

La céramique sigillée est une des vaisselles de table les plus populaires dans le monde romain. Jusqu’aux années 20 de notre ère, elle est essentiellement importée d’Italie. Puis des ateliers en Gaule prennent le relais jusqu’à la fin de l’Empire.
À Corseul, les premières céramiques sigillées arrivent lors de la fondation de la ville. Les marchands locaux ne cesseront ensuite de les commercialiser. Ce vase, trouvé lors de la fouille de Monterfil, est issu de l’atelier de Caletus, installé dans le célèbre centre de production de Lezoux (Puy-de-Dôme), au milieu du IIIe siècle.

Commune de découverte

Corseul

Domaine

Economie et commerce

Dimensions

(33/ )

Plat en verre

Certaines pièces témoignent non pas d’un commerce régulier, mais plutôt de la circulation d’objets personnels, se rattachant à une histoire singulière. Tel est le cas de ce plat en verre (de type Isings 97c), à l’état de conservation exceptionnel, trouvé dans un puits du quartier commercial antique de Monterfil à Corseul et utilisé comme alternative à la vaisselle métallique lors de réceptions.
Il a été fabriqué au IIIe siècle, probablement en Rhénanie (Allemagne). Cadeau, opportunité d’achat, souvenir de voyage ? Quelle que soit la raison de sa présence à Corseul, cette pièce rare atteste que la ville compte encore des notables parmi sa population à cette époque.

Commune de découverte

Corseul

Responsable scientifique

FERRETTE, Romuald

Domaine

Commerce

Dimensions

L. 39 cm, l. 20.5 cm,

Bibliographie

Labaune (Françoise), "Une pièce exceptionnelle : le plat de type Isings 97c de Corseul", Patrimoine, XXII, 2008, p. 3-5. ; Bizien-Jaglin (Catherine), Galliou (Patrick), Kérébel (Hervé), Les Côtes d'Armor, carte archéologique de la Gaule, Paris, 2003, p. 131

(34/ )

Cône de pin

Ces cônes de pin renferment encore leurs pignons. Ils ont été découverts avec d’autres fragments et des pignons isolés au fond d’un puits de la villa de Langrolay-sur-Rance.
Très appréciés sur les tables romaines, les pignons étaient aussi commercialisés dans la Gaule romaine. Ils étaient transportés dans leur pomme de pin, un bon moyen de garantir leur conservation.
Les pignons de pin étaient au départ importés depuis la région méditerranéenne jusque dans le nord de l’Empire, voyageant sur de longues distances. Par la suite, il n'est pas exclu qu'une culture locale se soit développée en Bretagne, après acclimatation de l'espèce.
Parfois, ce ne sont pas les valeurs gustatives qui motivent l’acquisition des cônes de pin, mais leur symbolique liée à la prospérité, la fécondité ou l’éternité. On en retrouve parfois déposés en offrande dans des sanctuaires ou dans des tombes.

Commune de découverte

Langrolay-sur-Rance

Responsable scientifique

SIMIER, Bastien

Domaine

Economie et commerce

Dimensions

Chacun sa route !

Chacun sa route !

La plupart des objets ont été exposés dans le cadre de « Chacun sa route ! Archéologie de l'aménagement du territoire », une exposition conçue autour d'une Archéocapsule de l'Inrap et présentée à Coriosolis – Centre d'interprétation du Patrimoine (Dinan Agglomération) du 1er août au 31 octobre 2020.

Exposition numérique réalisée par l'Inrap en 2021.
Stéphanie Hurtin, gestionnaire des collections archéologiques
Sandrine Lalain, chargée du développement culturel et de la communication
Camille Lavenu, chargée du développement culturel et de la communication

Référents scientifiques Inrap :
Romuald Ferrette, archéologue
Gilles Leroux, archéologue
Nicolas Ménez, archéologue
Richard Delage, céramologue
Gaétan Le Cloirec, archéologue
Françoise Labaune-Jean, céramologue
Pauline Petit, spécialiste mobilier - instrumentum
Stéphanie Raux, spécialiste mobilier - instrumentum
Laure Simon, céramologue

Remerciements :
Emmanuelle Collado, Inrap
Matthieu Giffrain et Roxane Meylan, Dinan Agglomération
Manon Six, musée de Bretagne
Direction Régionale des Affaires Culturelles de Bretagne, Service Régional de l'Archéologie
Dinan Agglomération et Coriosolis, centre d'interprétation du Patrimoine
Musée de Bretagne
Laurent Pelletier, chargé de gestion et de conservation des collections archéologiques, Inrap-direction scientifique et technique, chef du projet Galerie Muséale Inrap