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3, 2, 1 ... Jouez !

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Le saviez-vous ?
Il est désormais possible de jouer comme autrefois. Locus Ludi est un groupe de recherche pluridisciplinaire européen qui étudie et reconstitue des jeux antiques que l'on peut tester en ligne. Il est également possible aujourd’hui d'écouter le son d'une flûte aurignacienne grâce à l'archéologie expérimentale.

Ces exemples extraordinaires de reconstitutions archéologiques montrent que le jeu, musical ou ludique, est un objet d'étude particulièrement riche. L’interprétation des vestiges permet d’en deviner les règles, mais ne permet que d’imaginer les multiples façons de jouer aux différentes époques.

Cette exposition souhaite introduire la diversité des artefacts liés à ces jeux, issus des fouilles de l'Inrap, et la façon dont ils renouvellent notre compréhension des cultures ludiques et musicales à travers le temps.  

Illustration : Ensemble de 30 dés à jouer
© Musée du Louvre, Anne Chauvet

Jouer au quotidien

Jouer au quotidien

Les jeux sont des témoins essentiels de la culture matérielle des différentes époques. Le jeu, désintéressé et spontané, est étroitement associé à l’enfance et au quotidien mais n’a rien d’anodin. Il reproduit et révèle donc à l’archéologue les structures de classe et de genre des sociétés dans lesquelles il s’insère, et permet également de se divertir pour se détourner d’un quotidien anxiogène comme en temps de conflit.

"Le temps est un enfant qui joue"

Héraclite

Les jouets sonores ou crepitacula (berceuses, amulettes montées en pendeloques, hochets) ont vocation à distraire, apaiser ou endormir les enfants dans le monde antique. Aristote attribue l’invention du hochet à Achytas de Tarente et y associe des vertus éducatives : l’acquisition du rythme doit permettre à l’enfant d’atteindre l’harmonie du corps et de l’esprit.

Le manche (disparu) situé à l’extrémité de ce hochet gallo-romain permettait de l’agiter et de faire résonner le grelot contenu à l’intérieur.

On peut rapprocher ce jouet idiophone (émettant lui-même un son) d’un sifflet moderne facilitant le sifflement humain. L’enfant peut spontanément les manipuler pour produire des sons.

La terre cuite, tout comme la figuration animale, sont courantes pour ce type de jouets.  

Illustration de gauche: Hochet. Rennes [35] - Musée de Bretagne
© (gauche) Collection musée de Bretagne, licence CC0
Illustration de droite: Sifflet en forme de cheval.  Nancy [54] - Musée des Beaux-Arts
© (droite) VDN PB

Patère familias 

Patère familias 

Les enfants jouent également à imiter leurs aînés, avec des objets miniaturisés. Cette petite coupelle creuse à manche est une patère gallo-romaine. Retrouvée dans une sépulture d'adolescente, elle ne semble pas être un objet fonctionnel ni strictement funéraire. Elle mesure 10 cm de longueur : pas très pratique pour cuisiner ! Cette petite patère a donc sûrement été produite pour être un jeu, comme les dînettes d’aujourd’hui. Déposée dans une sépulture de jeune fille adolescente, elle appartenait sûrement à un ensemble de jouets. Chez les gallo-romains, les jeux des petites filles renvoient à la sphère domestique ; ils reflètent donc les rôles genrés de l’époque. Aujourd’hui les archéologues veillent à ne pas associer systématiquement un objet à un genre. On se souvient du guerrier viking enterré avec ses armes qui s’est révélé être…une femme ! On peut également admirer un ensemble plus complet de dînette au musée national du Moyen-Âge de Cluny.

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Illustration : Patère miniature à manche. Poitiers [86] - Musée Sainte-Croix
© Musées de Poitiers, Christian Vignaud

Jeux de société, sociétés en jeu

Les échecs sont l’apanage des élites guerrières médiévales.
La femme de lettres Dhuoda en fait une composante de l’éducation stratégique dès le IXe siècle.
La découverte de pièces d’échecs dans une résidence chevaleresque rurale de Pineuilh au XIe s. est un témoignage de l’introduction en Occident depuis le monde arabe de ce jeu indien du VIIe s. Le roc (tour) dérive de l’officier du jeu indien. Son nom vient du terme arabe rukh (char) et sa forme stylisée prolonge l’interdit musulman de la figuration, mais le bois de cervidé incisé est un matériau local. Le piéton ou pedes (pion), coiffé comme un militaire franc ou normand, est l’une des plus anciennes pièces figuratives. L’importance de ce jeu est telle que le genre littéraire des échecs moralisés en fait au XIIIe s. un véritable modèle de société où la concorde serait assurée par le respect des statuts sociaux hiérarchisés.

Pour les amateurs d’échecs : Les règles des échecs, proches de celles de jeux européens préexistants comme le hnefatafl scandinave, connaissent des modifications progressives. Certaines seront abandonnées (l’usage de dés pour accélérer l’ouverture) mais d’autres annoncent les règles actuelles (mouvements de la reine). Au XIIIe s., ces règles sont fixées par écrit et des « assises », ou règles régionales, apparaissent. Le roque, qui dérive du roc (tour), est par exemple une règle médiévale.

Illustration de gauche: Pion d'un jeu d'échecs en os, seconde moitié du XIe s., Pineuilh (Gironde), fouilles Inrap
© (gauche) Laurent Petit, Inrap
Illustration de droite: Tour (Roc) d'un jeu d'échecs en bois de cerf, seconde moitié du XIe s., Pineuilh (Gironde), fouilles Inrap
© (droite) Jean-Louis BELLURGET, Inrap

Un violon tout bidon

Un violon tout bidon

En temps de conflit, les soldats se recréent un quotidien afin de se divertir et se détourner de la terreur de la guerre. Dans les tranchées comme à l’arrière, le temps peut paraître long et les divertissements permettent de tromper l'ennui : sport, jeux, musique, spectacles. Si de nombreuses photographies sont conservées, les témoignages matériels sont plus rares, d’autant que l’archéologie des périodes contemporaines ne s’est développée que récemment. Quelques objets témoignent de ces moments de pause, évoquant un quotidien aux airs de normalité dans un contexte qui ne l'est pas. Ce bidon-violon, fabriqué à partir d’objets du quotidien (un bidon comme caisse de résonance), témoigne de l’ingéniosité dont font preuve les soldats de la Première Guerre mondiale pour disposer d’un instrument et jouer de la musique.

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Illustration : Bidon-violon. Meaux (77) - Musée de la Grande Guerre
© Musée de la Grande Guerre du pays de Meaux / Y. Marques

Une drôle de guerre

Une drôle de guerre

Ces dominos utilisés par les poilus sont constitués d'une plaque d'os et d’une plaque de bois jointes par un fil de laiton. Le marquage des chiffres sur l'os contient des irrégularités qui indiquent un travail manuel, tandis que la découpe de l'os et du bois se faisait à la machine.
Une importante manufacture traditionnelle était située à Méru dans l'Oise. La découverte de pièces comme celles-ci témoigne des moments de divertissements et de la vie quotidienne en temps de guerre.

Pour en savoir + : un dossier sur le divertissement des troupes

Illustration : Dominos de fabrication artisanale. Site de La Grand-Mère, Vénizel (Aisne), fouilles Inrap
© Denis GLICKSMAN, Inrap

Jeu et sacré

Jeu et sacré

Les instruments de musique, les sons et les chants font pleinement partie des pratiques de cultes et des actes religieux. Dans les cultes païens, des musiciens pouvaient être attachés à un sanctuaire et à la célébration d'une divinité. Dans d'autres cultes plus tardifs, comme dans la liturgie chrétienne, les chants prennent une grande place. Musique et chants permettent de communiquer avec les dieux. Il ne s'agit pas d'une simple mise en scène mais bien d'un acte sacré. Les témoignages archéologiques permettent d'obtenir des informations sur ces pratiques immatérielles.

Sacrés Gaulois !

Sacrés Gaulois !

En 2004, un lot de carnyx, d'armes et de boucliers a été découvert dans une fosse du temple gallo-romain de Tintignac.

Le carnyx est un instrument de musique de l'âge du Fer qui servait de trompette de guerre, tenue verticalement et dont le son sort du pavillon en forme de tête d'animal. Alors que très peu d'exemplaires de carnyx avaient été découverts, le site de Tintignac en a révélé sept ! Au-delà de leur fonction militaire, ces carnyx auraient pu faire partie d'un rituel : il s'agirait de cérémonies d'initiation guerrière réalisées dans le temple dédié à Teutatès, assimilé à Mars pendant l'époque romaine.
Ces instruments pouvaient donc revêtir une fonction sacrée. L'apport de l'archéologie expérimentale a été fondamental dans notre connaissance de ces objets : un carnyx a été reconstitué en laiton à l'aide d'un dinandier, afin d’en retrouver le son original.

Pour en savoir + 

Le documentaire Inrap Les experts du passé, épisode 14, « Le dernier souffle du carnyx »

John Kenny est le premier musicien contemporain à jouer du carnyx lors de concerts, notamment au festival interceltique de Lorient ou au stade de France en 2003.

Illustration : Carnyx de Tintignac. Sarran (19) - Musée du président Chirac.
© Patrick ERNAUX, Inrap

Qu’ils sont cloches ces Romains !

Qu’ils sont cloches ces Romains !

Un sanctuaire dédié au dieu Mithra (divinité du zoroastrisme, intégrée au panthéon romain à partir du Ier siècle ap. J-C) a été découvert à Mariana en Corse, lieu d’une colonie romaine fondée vers 100 av. J-C. Ces deux clochettes en alliage cuivreux ont été découvertes dans le sanctuaire. Elles ont probablement servi à accompagner musicalement les rituels du culte de Mithra. Les cérémonies mithriaques étaient rythmées par des chants et des sons, comme le prouvent des clochettes similaires découvertes à Mandelieu-La Napoule (Alpes-Maritimes) et le graffito « Répète en chanson ! » trouvé dans un mithraeum à Rome.

Illustration : Clochettes. Lucciana (20) - musée de site archéologique de Mariana, Prince Rainier III de Monaco
© Pascal DRUELLE / Ville de Lucciana.

N'oubliez pas les paroles !

Il n’est pas surprenant que les fragments des dalles de toiture du réfectoire du couvent des Jacobins (Rennes) soient gravés. En effet, on utilisait souvent ces bouts de schiste pour griffonner comme sur une ardoise d’écolier.

Mais l’une de ces plaques est exceptionnelle !

Une mérelle y est gravée, jeu simple et bref alors très populaire. La variante complexe du jeu découverte ici, impliquant plus de trois pions, est difficile à reconstituer à partir de ce seul vestige.
Parmi les autres inscriptions de ce palimpseste, on trouve le nom du moine dominicain « frère Jahan Boutet » (peut-être auteur de ces graffiti) et une partition.
Ses notes losangées (comme toujours au XVe s.) sont évidées. Le vide symbolise la lumière divine et on peut penser qu’il s’agit d’un chant religieux gravé par un apprenti chantre (chanteur soliste) pour être appris.

A vous de jouer à la mérelle !

Pour les mélomanes : La portée de quatre lignes et l’ambitus de la mélodie (pour ténor) sont hérités de la tradition médiévale. La musique vocale prédomine à la Renaissance. Une clé d’ut 3 (sur la troisième ligne en partant du bas) indique une corde en do associée à un mode en la, qui apparaît alors et ne sera théorisé qu’au siècle suivant. Les notes sont des semi-brèves, nos noires actuelles. La partition a pu être décryptée et sa mélodie restituée  l’absence de silences et donc de temps de pause impliquant une certaine part d’interprétation.

Illustration de gauche: Partition musicale sur plaque de schiste. Rennes [35] couvent des Jacobins
© (gauche) Françoise LABAUNE-JEAN, Inrap 
Illustration de droite: Transcription de la plaque, recto-verso
© (droite) S. JEAN, Inrap.

Les dés sont pipés !

Les dés sont pipés !

Les jeux de dés étaient très appréciés dans l’Antiquité grecque et romaine. Il est difficile de cerner tous leurs usages : jeux de hasard, mais peut-être également pratiques religieuses ou divinatoires. Les dés, inventés à l’âge du Bronze dans la région du Proche-Orient, se répandent en Gaule au Ve siècle av. J.-C. Ils peuvent être en os, bronze, ivoire, verre ou terre cuite.
Ce dé, conservé à Toulouse, possède certaines faces en double, les « quatre », « cinq » et « six ». Il devait être utilisé pour un jeu de hasard particulier. En Gaule romaine, des dés miniatures ou percés ont pu être portés comme des pendentifs, à la manière d’un porte-bonheur ou talisman. Cela montre la valeur symbolique – presque magique – de ces objets.

Illustration : Dé à jouer. Toulouse (31) - Musée Saint-Raymond
© STC, Ville de Toulouse, CC BY-SA

Tu tires ou tu pointes ?

Tu tires ou tu pointes ?

Les astragales ou osselets sont des petits os à quatre faces. Ils sont parfois imités dans d’autres matériaux : c’est le cas de cet osselet en métal. Comme pour les dés, les faces des astragales pouvaient être inscrites et servaient à des jeux de hasard, mais également à des pratiques divinatoires ou oraculaires. Ces pratiques nous sont connues par des textes : on lance les osselets et la manière dont ils retombent indique la volonté du dieu.

A vous de jouer ! Entrez dans le temple d’Apollon et lancez les osselets

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Illustration : Osselet. Besançon (25) - Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon.
© Jean-Louis DOUSSON.

Jeux interdits

Jeux interdits

Les jeux de hasard, d’argent et de divination ont souvent été critiqués. Au Moyen-Âge, certains y voient des objets du Diable. En France, la pratique des jeux a même été interdite par une ordonnance du roi Charles V en 1369. Les jeux ne disparaissent pas pour autant et de nombreux dés, cartes et pions du Moyen Âge sont retrouvés en fouilles. De nouveaux jeux sont même introduits par la suite comme les dominos, apparus à l’époque moderne !

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Illustration : Domino. Paris (75) - Musée du Louvre.
© Anne Chauvet, Musée du Louvre.

Jeux et compétition

Jeux et compétition

Le jeu est une pratique qui peut impliquer de la concurrence et de la compétition. Certains objets nous renseignent sur les jeux sportifs et donc sur les pratiques corporelles qui mettent en scène le corps athlétique. D’autres donnent à voir les représentations théâtrales et musicales qui sont aussi le théâtre de grandes rivalités. Du jeu de balle en Mésoamérique aux compétitions de football organisées pour les poilus, les objets sont autant d’indicateurs des diverses déclinaisons de la compétition musicale ou sportive.

Après l'effort, on racle fort !

Le strigile est un accessoire indispensable de l'athlète : il s'agit d'un racloir en forme de S qui lui permet de se racler l'huile du corps. En effet, dans l’Antiquité les sportifs enduisent leurs corps nus d’une huile, rendant la prise plus difficile lors de la lutte et protégeant la peau de la poussière. La célèbre sculpture de l’Apoxyomène (IVe siècle av. J.-C.) montre un athlète utilisant un strigile après l'effort physique. Cet objet était également utilisé pour se nettoyer la peau après le bain, ce qui explique la découverte de ce strigile dans une vaste villa gallo-romaine comprenant des thermes extrêmement bien conservés.

Illustration de gauche: Strigile. Côtes-d’Armor [22] - Site de Langrolay-sur-Rance, fouilles Inrap 
© (gauche) Emmanuelle Collado, Inrap
Illustration de droite: Apoxyomène. Vatican (Italie) - Museo Pio Clementino
© (droite) Wiki Commons, Marie-Lan Nguyen

Jeu, set et match !

Jeu, set et match !

Le jeu de paume, inventé au Moyen-Âge, est l’ancêtre du tennis. Ce jeu était populaire dans toutes les franges de la société et Paris comptait plus de deux cent salles de jeu de paume en 1600. Ces dernières années, plusieurs jeux de paume ont été mis à jour en France, comme à Marseille, Versailles ou Blois. Le jeu de paume de Villers-Cotterêt est particulièrement bien conservé. Son dallage de terre cuite orné, le « carreau », est encore bien visible. C’est de là qu’est tirée l’expression « rester sur le carreau » !

Pour en savoir + : De l’archéologie au château 

Illustration : Carreau de jeu de paume, château de Villers-Cotterêt, fouilles Inrap 
© Denis GLICKSMAN, Inrap

"A la fin de l'envoi, je touche"

Cyrano de Bergerac

"A la fin de l'envoi, je touche"

Cyrano de Bergerac

Dans l’Antiquité grecque et romaine, les acteurs se mesurent au cours de compétitions théâtrales. Le jeu théâtral est alors très normé, que ce soit dans les costumes, l’interprétation ou le respect des convenances. Les acteurs portent des masques qui indiquent clairement leur rôle. Ces masques facilement identifiables peuvent être comiques ou tragiques. Faits de matières périssables, ils ne sont que rarement parvenus jusqu’à nous et sont surtout connus par leurs représentations. Celui sculpté à Marseille sur un ornement de toit montre une figure tragique, bouche ouverte.

Illustration : Ornement de toit. Marseille (13) - Musée d’histoire de Marseille
© Denis GLICKSMAN, Inrap

Jeu de mains, jeu de vilains !

Jeu de mains, jeu de vilains !

Le théâtre de marionnette est un art populaire attesté dès l’Antiquité. Aux XVIIe et XVIIIe siècles il est très populaire en France et se joue lors des grandes foires. Les spectacles de marionnettes sont le plus souvent comiques et parodiques, mêlant actions et chansons. C’est de cette époque que datent les mains de marionnettes articulées retrouvées lors des fouilles du Grand Louvre. La marionnette de Guignol, créée en 1808 à Lyon, montre le succès de cet art de la rue au XIXe siècle, et même jusqu’à aujourd’hui !

Illustration : Main de marionnette. Paris (75) - Musée du Louvre 
© Musée du Louvre, Anne Chauvet

(Double) flûte alors !

Ces deux têtes ont été retrouvées à Farmas (Nord) et sont associées à un édifice religieux dédié à Apollon citharède, c'est-à-dire "joueur de cithare”. Le jeu est depuis l'Antiquité un moyen de mettre en œuvre l'agôn, cet esprit de compétition qui est nécessaire à tout bon citoyen grec. Cette notion est très présente dans la mythologie. Un mythe oppose notamment Apollon, reconnaissable ici à ses boucles et à sa couronne de laurier, à Marsyas, le satyre aux oreilles plus pointues. Apollon est défié par le satyre dans un duel musical opposant cithare et aulos (double flûte). Le dieu vaincu et mauvais joueur, fait supplicier son adversaire trop talentueux. La fin de cette compétition est représentée sur cet emblema de mosaïque, retrouvé au large du Cap d’Agde.

Pour en savoir + : L’iconographie de cette compétition musicale peut également être admirée sur cette gourde gallo-romaine modélisée en 3D.

Illustration de gauche: Tête d’Apollon et de Marsyas (?) retrouvées à Farmas, fouilles Inrap
© (gauche) S. LANCELOT, Inrap. 
Illustration de droite: Emblema de mosaïque. Cap d’Agde - Musée de l’Ephèbe
© (droite) M. Lacanaud 

3, 2, 1 ... Jouez !

3, 2, 1 ... Jouez !

Jouer pour divertir et se divertir, s'occuper ou même s'affronter, cela met en jeu une variété d'objets et de pratiques. Le jeu se décline dans tous les aspects de la société et à tous les temps de la vie. Ainsi l'archéologie a révélé cette diversité de fonctions et de contextes d'utilisation de l'objet, du jouet d'enfant à l’instrument de musique.

Les travaux liés aux jeux olympiques 2024 de Paris sont l’occasion d’un grand nombre de fouilles archéologiques, dont certaines sont menées par l'Inrap. Le village olympique (Saint-Denis), le village des médias (Le Bourget) ou encore le Grand Palais ont connu des campagnes de fouilles ces derniers mois, dont les résultats sont attendus. Ainsi, les jeux suscitent des fouilles, jeu préféré des archéologues, qui peuvent elles-mêmes révéler les vestiges de jeux plus anciens..

Remerciements

Remerciements

Exposition réalisée par les élèves-conservatrices de l'Institut National du Patrimoine dans le cadre des Journées Européennes de l'Archéologie 2023. 

Clotilde BEOUTIS
Isabelle BROWN
Flora MUNTREZ
Clémentine PERNOT 
Justine VIGNERES

Lieux d'exposition permanents des objets présentés :

Besançon [25] - Musée des Beaux Arts et d'Archéologie
Lucciana [20] - Musée de site archéologique de Mariana, Prince Rainier III de Monaco
Marseille [13] - Musée d'Histoire de Marseille
Nancy [54] - Musée des Beaux-Arts
Paris [75] - Musée du Louvre
Poitiers [86] - Musée sainte-Croix
Rennes [35] - Musée de Bretagne
Toulouse [31] - Musée Saint-Raymond

Merci aux musées qui ont autorisés l'usage des visuels d'objets hors de la galerie muséale Inrap

Musée de la Grande Guerre de Meaux [77]
Musée du président Chirac de Sarran [19]
Musée de l’Ephèbe du Cap d’Agde [34]

Merci à Laurent Pelletier, Inrap



Bibliographie et ressources

Bibliographie et ressources

Site internet :

projet de recherche européen ERC Locus Ludi : https://locusludi.ch/

Les expositions et leurs catalogues : 

- Jeux de princes, jeux de vilains, catalogue de l’exposition, Bibliothèque Nationale de France, 2009.

- Échecs et trictrac. Fabrication et usages des jeux de table au Moyen Âge, catalogue de l’exposition, musée du Château de Mayenne, 2012.

- Art du jeu, jeu dans l’art, catalogue de l’exposition, musée nationale du Moyen Âge - Cluny, 2013.

- Ludique, jouer dans l’antiquité, catalogue de l’exposition, Musée Lugdunum, 2019.

- Dans la peau d’un soldat (1883-1938). Archéologie du quotidien de la caserne Chanzy, catalogue de l’exposition, musée de la Bière de Stenay, 2023.

Articles et ouvrages :

BLANC-BIJON Véronique, «L’emblema d’Apollon et de Marsyas (Cap d'Agde) : étude iconographique et technique – analyses des matériaux », dans Bronzes grecs et romains, recherches récentes. Hommage à Claude Rolley, Paris, Publications de l’Institut national d’histoire de l’art, 2012.

V. Dasen et U. Schädler, « Jeu et divination. Un nouveau témoignage de l’époque romaine », Archeologia, 553, 2017, p. 60-65.
DASEN Véronique, « Le hochet d’Archytas : un jouet pour grandir », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest. Anjou. Maine. Poitou-Charente. Touraine, no 124, 16 novembre 2017, p. 89-107.

DE PERETTI Ophélie « Le mithréum de Mariana », dans BARTHET L., BEKAS M., CAPUS P. et al. (dir.), Le mystère Mithra. Plongée au cœur d'un culte romain, cat. expo., musée Saint-Raymond, Toulouse, 2022, p. 461-465.

FONTAINE Dominique, Françoise LABAUNE-JEAN et Gaétan Le CLOIREC, « Renaissance musicale », Archéologie médiévale, no 49, 20 décembre 2019, p. 171-176.

MANIQUET Christophe, « Les carnyx d'un dépôt cultuel du sanctuaire gaulois de Tintignac à Naves (Corrèze) », dans Actes du 6e Symposium of the International Study Group on Music Archaeology (ISGMA), 2006, Berlin, p. 57-76.

E. Nikulina, U. Schmölcke, « Les osselets, ancêtres du jeu de dé », Pour la science, n°365, Mars 2008.

[enligne]https://www.researchgate.net/profile/Elena-Nikulina-3/publication/281147735_Les_Osselets_ancetres_du_jeu_de_des/links/55ed451008ae65b6389f45ea/Les-Osselets-ancetres-du-jeu-de-des.pdf ]

PRODÉO Frédéric, Fabrice MAREMBERT et Patrick MASSAN, « Pineuilh, La Mothe (Gironde) : une résidence aristocratique à la charnière de l’An Mill », Archéologie du Midi Médiéval, vol. 4, no 1, 2006, p. 419-424.