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Disposées le long des voies, les bornes milliaires et leurs inscriptions donnent aux voyageurs des indications de distance entre les stations routières (un mille romain équivaut à 1480 mètres environ). Elles permettent aussi aux historiens de dater précisément les travaux d’aménagement ou de rénovations grâce à des mentions proches de celles retrouvées sur les monnaies : nom de l'empereur, titulature, etc.
Cette borne milliaire en granite se trouvait à l’origine sur la voie reliant la ville de Rennes à celle de Corseul. Réemployée au gré des nécessités, elle a été utilisée au cours du Moyen Âge comme pied de bénitier dans l'église de Saint-Gondran (Ille-et-Vilaine) avant de se retrouver au musée de Bretagne, à Rennes.
Son inscription mentionne l'empereur Tetricus. À la fin du IIIe siècle de notre ère, dans un contexte de crise, cet empereur des Gaules, dissident par rapport à Rome, a contribué à la restauration des voies sur le territoire.
Inscription : G PIO ESVVI O TETR ICO NO BILCAES C R
G(aio) PIO / ESVVI / O TETR(i) / ICO NO / BIL(issimo) CAES(ari) / C(ivitas) R(iedonum)
Traduction : A Gaius Pius Esuvius Tetricus Très noble César La ville des Riedones
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Mercure, dieu du commerce, des voyages et protecteur des carrefours, possède de nombreux « attributs » c’est-à-dire des objets ou animaux qui symbolisent ses pouvoirs ou sa présence : le pétase (chapeau ailé), le caducée (bâton aux serpents entrelacés), et pour les animaux le bouc et le coq, parfois le bélier et la tortue.
Cette statuette, découverte à Corseul, faisait partie de la collection du président de Robien (1698 – 1756).
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Ce coq, animal emblématique du dieu Mercure, provient certainement d’un laraire (petit autel) situé à l’extrémité d'une grande galerie commerciale qui bordait une rue antique majeure de Rennes (Condate). La rue, orientée nord-sud (cardo), traversait un important carrefour où se trouvait alors un sanctuaire de quartier.
Cette figurine a été trouvée en même temps qu’une statuette de bouc, autre attribut du dieu Mercure. De petite taille, elle est très réaliste avec un souci des proportions et du détail, jusque dans le rendu des plumes
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Ce bouc, animal emblématique du dieu Mercure, provient certainement d’un laraire (petit autel) situé à l’extrémité d'une grande galerie commerciale qui bordait une rue antique majeure de Rennes (Condate). La rue, orientée nord-sud (cardo), traversait un important carrefour où se trouvait alors un sanctuaire de quartier.
Cette figurine a été trouvée en même temps qu’une statuette de coq, autre attribut du dieu Mercure. De petite taille, cette statuette est très réaliste avec un souci des proportions et du détail, jusque dans le rendu de la toison.
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Les recherches archéologiques révèlent parfois des petits objets apotropaïques (qui conjurent le mauvais sort) comme ces pendentifs en forme de lunule que l’on pouvait trouver fixés au harnais des chevaux ou sur des affaires personnelles.
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Sandale légère pour l’été, chaussure fourrée pour l’hiver, les Romains bénéficiaient d’une large gamme de chaussures pour toutes les bourses et tous les usages. Elles étaient fabriquées en cuir avec une semelle constituée de plusieurs couches de cuir ou de bois, cloutée afin de durer plus longtemps.
Cette tuile de toiture (tegula) découverte sur le site de Monterfil à Corseul, est marquée par deux empreintes de semelles cloutées. La pointure indique que les chaussures appartenaient à un enfant ou à un jeune adulte, qui a marché sur l’argile en train de sécher (avant la cuisson).
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Les Romains « chaussaient » souvent les chevaux (notamment les chevaux de transport), afin de limiter l’usure de leurs sabots. Ces « hipposandales » étaient constituées de semelles en fer, maintenues en place par des lanières de cuir.
Utilisées pour les longs trajets, de manière préventive, elles avaient l’avantage de pouvoir être changées facilement. Occasionnellement, leur fonction a pu être détournée à des fins thérapeutiques pour soulager ou soigner un animal blessé.
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La découverte de pièces métalliques comme les clavettes, cylindres, frettes d’attelage, boîtes de moyeu, bandages de roues, sabots de freinage, anneaux de fixation, passe-guides, etc. permet de comprendre le fonctionnement des véhicules à traction animale (chars, chariots, attelages).
Les autres parties, qui étaient en bois, ne sont pas conservées.
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L’utilisation d’un attelage à brancards pour le transport de marchandises ou de personnes est attestée par cette attache de jouguet. Ce dernier était composé d’une partie en bois placée sur la partie supérieure de l’encolure munie sur les côtés de deux plaquettes permettant de refermer l’ensemble sous l’encolure à l’aide de ce type d’attache. Les brancards sont fixés au-dessus des plaquettes.
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Les recherches archéologiques livrent de nombreux petits objets en alliage cuivreux ou ferreux, laissant imaginer les différents accessoires qui ornaient les pièces d’harnachement : appliques, pendentifs, phalères, ferrures de harnais, garnitures de lanières …
Cette applique en forme de coquille lisse a pu être fixée sur des ceintures aussi bien que sur une courroie d’harnachement.
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De forme oblongue et au corps décoré de moulures, cette applique en alliage cuivreux a servi d’élément décoratif pour un harnachement de cheval. Les deux rivets indiquent qu’elle a sans doute été fixée sur de fines lanières de cuir, larges de 3 cm environ.
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Ces deux éléments « énigmatiques » en forme d’amande constituent des petites pièces d’harnachement d’équidés. Elles appartiennent à la catégorie des militaria, qui regroupe les objets d’ornementation de l’équipement militaire, même si leur usage a pu être ensuite étendu à la vie civile.
Dimensions précises (hors tout): Iso.39 : 28x13x1mm Iso.2 : 25x15x1mm (point fragmentée) Iso.93 : 34 x16x1 mm (extrémité recourbée)(20/ )
Le lot des céramiques de l’auberge de Corseul, découverte lors de la fouille du Val de Gravel, se distingue aisément du vaisselier d’une famille coriosolite ordinaire car il comprend une proportion particulièrement élevée de vaisselle de table (rouge ou noire), de cruches et d’amphores.
Quoi de plus normal, puisque les convives y viennent à toute heure pour boire et manger !
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En bordure sud de la ville de Corseul, un modeste atelier de tisserand s’installe au milieu du Ier siècle ap. J.-C.. Quelques temps après, une auberge s’implante à proximité. Parmi les déchets qu’elle génère, certains vont particulièrement intéresser le tisserand : les amphores, notamment celles produites dans la vallée de la Loire, servant à transporter le vin, consommé en grande quantité dans l’auberge.
En coupant le culot de ces amphores, le tisserand obtient à peu de frais des « pesons » de poids identiques pour son métier à tisser.
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Ce bloc de calcaire au faciès marbré, de couleur verte à nodules blancs, constitué de deux fragments jointifs, est caractéristique des calcaires des Pyrénées. Deux carrières sont connues dans cette région : Campan et Estours.
La présence de cette pierre à Corseul indique que des matières premières voyagent sur de longues distances. Une dédicace a été gravée dessus.
Inscription :
---]EO SACR
I ou L DEO TVLL ou TVIL
L EPAT F
D
L’inscription, trop incomplète, ne permet pas de proposer une traduction mais fait référence à deux divinités.
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Les amphores sont emblématiques du commerce du vin, de l’huile et de divers condiments d’un bout à l’autre de l’Empire romain.
Ici, des amphores provenant des îles de Lipari (Italie) témoignent d’un commerce particulièrement développé de l’alun qui parvient au Ier siècle en grande quantité à Corseul. Ce minéral est indispensable à l’activité des tanneurs et des teinturiers.
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Plusieurs centaines de monnaies ont été trouvées lors des fouilles menées à Corseul. Fabriquées en bronze (sesterce, as, …), en argent (denier), plus rarement en or, elles proviennent d’ateliers divers, en fonction des périodes : Nîmes, Lyon, Trêves et bien sûr Rome. Celles en bronze, les plus utilisées et les plus nombreuses, servent aux achats quotidiens et aux échanges commerciaux. Plus rare, une pièce en or (aureus), d’une valeur de 100 sesterces, a été découverte sur le site de Monterfil. Ce type de monnaie est réservée à des transactions importantes : achat de denrées en grande quantité, paiement de loyers…
Les monnaies transmettent aussi un message politique. Le buste de l’empereur Auguste, fils adoptif de César, figure sur l’avers de l’aureus, ainsi que ses principaux titres en abrégé. Le revers représente ses deux fils adoptifs en toge, Gaius et Lucius, avec leur titulature.
Aureus d’Auguste émis à Lyon entre 2 av. J.-C. et 4 ap. J.-C.
Avers : CAESAR AVGVSTVS DIVI F PATER PATRIAE
César Auguste, fils du divin (César), père de la patrie.
Revers : C L CAESARES (en bas), AVGVSTI F COS DESIGN PRINC IVVENT
Gaius et Lucius, fils de César Auguste, consuls désignés, princes de la jeunesse
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Des statuettes en terre blanche sont parvenues à Corseul depuis le centre de la Gaule où se trouvent de nombreux ateliers de fabrication. Les figurines les plus courantes représentent Vénus sortant de son bain (Vénus anadyomène).
Une autre figurine classique représente une déesse-mère assise sur un fauteuil en osier, allaitant deux nourrissons.
Articles peu coûteux, ces statuettes ont une vocation religieuse. Elles sont fréquentes dans les temples (offrandes), mais aussi dans les autels des maisons (laraires). D’autres représentant des animaux sont interprétées comme des jouets pour les enfants.
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La balance constitue, avec les monnaies, un symbole du commerce à l’époque gallo-romaine. La libra est une balance à deux plateaux suspendus par des chaînettes à un fléau (axe), équipé d’anneaux mobiles.
De faibles dimensions, le fléau présenté ici provient probablement d’une balance de précision dite de « trébuchet ». Il a été découvert dans la villa gallo-romaine de Langrolay-sur-Rance, non loin de Corseul.
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Ces fines tôles en alliage cuivreux, fragmentées, composent sûrement un plateau de balance rond et concave de faible diamètre.
Il a pu appartenir à une libra (balance à deux plateaux) ou une statera (balance à un seul plateau) servant à des pesées de précision (par exemple des épices).
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Ce poids massif en forme de gland se compose de deux parties creuses soudées ensemble. L’intérieur est rempli de plomb pour obtenir le poids souhaité, ici 877 g (2 livres et 8 onces en unité de mesure romaine).
Découvert sur une voie antique à Corseul, il est probablement tombé d’une charrette transportant une balance pour le commerce de denrées.
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Cette patère est une petite casserole évasée et peu profonde, servant au service du vin.
Sur le manche, dans un cartouche disposé en arc de cercle autour d’un trou de suspension, se trouve une estampille qui porte la marque de bronzier ayant réalisé cet objet :
DRACCIVS F(ecit)
Traduction : Draccius l’a fait / Fait par Draccius
L’estampille indique qu’il s’agit d’un atelier gallo-romain. Six autres patères portant la même estampille ont été identifiées en Europe. Leur zone de découverte étant limitée à la vallée de la Saône, l’atelier de production se situait probablement près de Lyon.
Ce type de récipient en bronze était destiné à une clientèle aisée. La présence de cette patère à Corseul, bien loin de son aire de diffusion habituelle en région lyonnaise, permet d’imaginer qu’elle a pu être achetée directement à l’atelier par le propriétaire. Le Conseil des Trois Gaules, qui se réunissait tous les ans à Lyon, nécessitait d’ailleurs la présence de représentants coriosolites. La possibilité que cette patère ait pu être acquise par l’un de ces notables ne peut être écartée…
Cet exemplaire appartient à un modèle courant au Ier et IIe siècle ap. J.-C.
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Fragment de patte avant d'une statuette d'un cheval (cabré, dressé sur ses pattes arrière) ou trépied d’un candélabre. La qualité d’exécution suggère soit une production d’Italie, soit une production locale d’inspiration italienne.
Le sabot est surmonté d’une couronne de poils. Quatre anneaux décoratifs enserrent une douille à l’intérieur de laquelle est fixée une tige de fer. Même le dessous du sabot est très soigné, ce qui suggère qu’il devait être visible.
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La céramique sigillée est une des vaisselles de table les plus populaires dans le monde romain. Jusqu’aux années 20 de notre ère, elle est essentiellement importée d’Italie. Puis des ateliers en Gaule prennent le relais jusqu’à la fin de l’Empire.
À Corseul, les premières céramiques sigillées arrivent lors de la fondation de la ville. Les marchands locaux ne cesseront ensuite de les commercialiser. Ce vase, trouvé lors de la fouille de Monterfil, est issu de l’atelier de Caletus, installé dans le célèbre centre de production de Lezoux (Puy-de-Dôme), au milieu du IIIe siècle.
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Certaines pièces témoignent non pas d’un commerce régulier, mais plutôt de la circulation d’objets personnels, se rattachant à une histoire singulière. Tel est le cas de ce plat en verre (de type Isings 97c), à l’état de conservation exceptionnel, trouvé dans un puits du quartier commercial antique de Monterfil à Corseul et utilisé comme alternative à la vaisselle métallique lors de réceptions.
Il a été fabriqué au IIIe siècle, probablement en Rhénanie (Allemagne). Cadeau, opportunité d’achat, souvenir de voyage ? Quelle que soit la raison de sa présence à Corseul, cette pièce rare atteste que la ville compte encore des notables parmi sa population à cette époque.
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Ces cônes de pin renferment encore leurs pignons. Ils ont été découverts avec d’autres fragments et des pignons isolés au fond d’un puits de la villa de Langrolay-sur-Rance.
Très appréciés sur les tables romaines, les pignons étaient aussi commercialisés dans la Gaule romaine. Ils étaient transportés dans leur pomme de pin, un bon moyen de garantir leur conservation.
Les pignons de pin étaient au départ importés depuis la région méditerranéenne jusque dans le nord de l’Empire, voyageant sur de longues distances. Par la suite, il n'est pas exclu qu'une culture locale se soit développée en Bretagne, après acclimatation de l'espèce.
Parfois, ce ne sont pas les valeurs gustatives qui motivent l’acquisition des cônes de pin, mais leur symbolique liée à la prospérité, la fécondité ou l’éternité. On en retrouve parfois déposés en offrande dans des sanctuaires ou dans des tombes.