EXPOSITION : Animal : une expo de bête(s) ! VISITER RETOUR

Animal : une expo de bête(s) !

Animal : une expo de bête(s) !

Dès son apparition, l’homme est au contact de l’animal avec qui il partage le même lieu de vie. Il est essentiel à sa survie en lui procurant nourriture et moyens de couvrir ses besoins du quotidien, comme la fabrication d’outils en os. Au début du Néolithique (de 6 000 à 2 200 av. J.-C. en France), la domestication de certaines espèces modifie les rapports entre l’homme et l’animal : il devient une ressource plus large et maîtrisée et leur relation est alors plus intime. Le rapport avec l’animal est aussi plus profond : l’homme le contemple à l’état sauvage, admire sa rareté, ses qualités et fantasme ses vertus. L’animal est tantôt observé tantôt imaginé et même divinisé.
Cette exposition vous offre un panorama des liens les plus divers que l’homme et les bêtes de tout poil (mais aussi de plumes et d’écailles) ont entretenus et entretiennent parfois encore. Des relations étroites qui témoignent d’une dette importante de l’homme envers la faune qu’il côtoie.

Illustration : Médaillon d'applique : cheval vainqueur. Lyon (69) - Lugdunum, Musée et Théâtres romains
© Jean-Michel Degueule, Christain Thioc/Lugdunum

La contemplation de l'animal

La contemplation de l'animal

Dès le Paléolithique, l’animal semble occuper l’imaginaire des hommes : les grottes ornées de Lascaux, Chauvet ou Cosquer, sont recouvertes de dessins d’herbivores, chassés pour leur viande, et de carnivores, probablement admirés ou craints. Les premières représentations de créatures hybrides, moitié homme moitié animale apparaissent, et ont cours jusqu’à nos jours.
Chaque espèce et chaque créature porte en elle une symbolique, tirée d’une de ses caractéristiques : Hercule, en tuant le lion de Némée, prouve sa force et, en revêtant la peau du lion, le héros s’empare de sa puissance et se pare de l’attribut de l’animal.
Peint sur des céramiques, utilisé pour des sacrifices ou ornant des objets du quotidien, l’animal peuple l’imaginaire de l’homme. 

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Illustration : Tête d'Hercule. Lyon [69] - Musée Gadagne.
© Pierre Aubert, musée d'histoire de Lyon - Gadagne

Où sont les cerfs ?

Où sont les cerfs ?

Deux vases représentent respectivement un cerf, que l’on identifie à sa ramure, et une biche. Celle-ci est reconnaissable à ses oreilles et sa queue relevées, sans ramure, et semble dans une posture d’attente, que les biches adoptent pendant la période du rut.
Le dessin détaillé et naturaliste des animaux invite à y voir une parade nuptiale qui se déroule pour les cervidés à l’automne, saison de la fertilité et de l’abondance avec les récoltes. Le cerf est peu représenté dans l’art celte, mais l’existence de la divinité aux bois de cerfs Cernunnos montre que le cervidé a une charge symbolique forte. 

Si vous souhaitez plus d’informations et voir les cerfs s’animer, cliquez ICI.

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Illustration : Vases gaulois peints. Clermont-Ferrand (63) - Musée Bargoin. 
© Rémi Boissau, musée Bargoin, Clermont Auvergne Métropole

Prendre le taureau par les cornes

Prendre le taureau par les cornes

Cette plaque de marbre sculptée, fracturée en trois morceaux, a été découverte dans les vestiges d’un temple dédié au culte de Mithra. Elle représente le taurobole, le sacrifice d’un taureau, selon les codes du culte : le cœur du taureau est percé d’un coup de glaive, et les textes anciens avancent que son sang aurait été utilisé pour baptiser les fidèles.
Le taureau est un animal qui a une forte symbolique dès le Néolithique : des bucranes (haut du crâne avec les cornes) sont enterrés avec les défunts. Le taureau semble faire l’objet d’un culte, en particulier au Proche-Orient d’où est issu le culte de Mithra. Le chien, dont l’arrière-train est visible, participe, avec l’Homme, à ce rite sacrificiel en le mordant. 

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Illustration : Bas-relief, Lucciana [20] musée de site archéologique de Mariana, Prince Rainier III de Monaco. 
© Pascal Druelle / Ville de Lucciana

Les dauphins du Dauphin

Les dauphins du Dauphin

Les armoiries héraldiques font souvent appel aux représentations animales pour figurer des qualités attribuées à différentes espèces. Ainsi, le lion est symbole de courage quand le chien représente la fidélité. On parle des “armes parlantes” lorsque le nom de l’animal s’approche dans la sonorité du nom de la famille ou de la localité qu’elles désignent. Cet emploi est particulièrement audacieux avec le dauphin.
Si l’origine historique et étymologique de la province du Dauphiné est incertaine, la représentation du dauphin désigne distinctement son seigneur appelé “le Dauphin”. En 1344, le Dauphiné est définitivement rattaché au royaume de France et le fils aîné du souverain porte désormais ce titre. Ces armes associent les lys de France et des dauphins.

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Illustration : Armoirie. Caen (14) - Musée de Normandie.
© Musée de Normandie

Regard bovin

Regard bovin

Ce rapport de l’homme à l’animal se fait parfois fusionnel avec la représentation d’êtres surnaturels combinant des caractéristiques mi-humaines, mi-animales. C’est le cas de ce visage zoomorphe qui évoque aussi bien un être humain avec ses yeux et son nez et un animal avec des cornes et un long museau. Il s’agit d’un élément d’attelage d’un char qui a été déposé dans une tombe du second Âge du Fer (de -450 au Ier siècle avant  J.-C.).
Cette représentation est propre à la mythologie celtique, elle-même fortement influencée par le panthéon gréco-romain :  cette figurine rappelle le dieu-fleuve grec Achéloos, incarné par un homme barbu et cornu.

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Illustration : Visage zoomorphe. Caen (14) - Musée de Normandie.
© Hervé Paitier, Inrap

La fureur du dragon

La fureur du dragon

Cet élément en bronze a été retrouvé dans une tombe à char du IIIe siècle avant J.-C. Le défunt n’était pas accompagné d’armes mais uniquement d’objets de toilette masculins (rasoir). Le char était très richement décoré. Le dôme est orné de dix monstres dans la bande extérieure. Au centre, trois dragons aux babines retroussées dévoilent leurs dents.
Avec leur crinière, les dragons évoquent des chevaux au corps de serpent. On retrouve rarement ces créatures dans le bestiaire celtique, ce qui rend d’autant plus exceptionnel cet objet.
Qui était cet éminent personnage ? Sans arme, le défunt n’était pas un guerrier, et les motifs de créatures fantastiques ornant le char laissent supposer qu’il avait un rôle singulier dans la société : il s’agit peut-être de la sépulture d’un druide.

Pour visualiser l’objet en 3D, cliquez ICI. 

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Illustration : Dôme aux dragons. Saint-Germain-en-Laye (78) Musée d'Archéologie Nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye.
© MAN-Valorie Gô

C’est une bonne situation ça, centaure ?

C’est une bonne situation ça, centaure ?

Le centaure est une créature fantastique emblématique de l’Antiquité. Mi-homme, mi-cheval, il incarne soit la bestialité soit la sagesse et l’intelligence : le dieu de la médecine Esculape a été en effet été éduqué par le centaure Chiron.
Cependant, le centaure est parallèlement une image de la sauvagerie pour les Grecs. Représenté à plusieurs reprises sur les décors sculptés des temples, le combat des centaures contre le peuple grec des Lapithes, est une métaphore de la lutte des hommes contre la barbarie. Sur cet objet, c’est le “bon” centaure qui est figuré, entouré de ménades et de satyres, les êtres qui participent au cortège de Dionysos, le dieu du vin.
Fabriqué en os, ce manche évoque les relations entre les hommes et des être hybrides dans une matière animale. 

Pour observer cet objet en 3D, cliquez ICI.

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Illustration : Manche sculpté au centaure jouant de la lyre. Toulouse (31) - Musée Saint-Raymond.
© Jean-François Peiré, Musée Saint-Raymond de Toulouse, CC BY-NC-SA

L’animal : une ressource infinie !

L Les premiers témoignages de l’activité humaine attestent que l’homme chasse et pêche pour se nourrir : sa survie dépend de l’animal. Mais il n’est pas uniquement une source de nourriture : l’animal est exploité… jusqu’à l’os ! Squelette, cornes, bois, dents, peau… tout est bon dans l’animal pour fournir de quoi se vêtir, s’abriter, s’équiper, s’armer ou s’outiller. Les matières tantôt souples ou dures, étanches et épaisses, belles et tendres issues du vivant procurent une grande variété de matières premières aux artisans.L’os, est notamment utilisé pour les peignes ou pour les épingles. La représentation de l’animal est omniprésente dans les parures et les décors des objets du quotidien.  

Illustration de gauche: Désarticulation d'une patte de cervidé à l'aide d'un outil en silex.
© (gauche) Pascale Galibert, Inrap
Illustration de droite: Epingle. Le Mans [72] - Musée Jean-Claude Boulard - Carré Plantagenêt.
© (droite) Musée Jean-Claude Boulard - Carré Plantagenêt

Il est pas frais mon poisson ?

Il est pas frais mon poisson ?

Des vertèbres de thon ont été retrouvées en quantité dans le comblement du port romain de Marseille. Les traces de découpe sur les vertèbres attestent que le poisson était traité directement au retour de la pêche. La pêche au thon est très répandue en Méditerranée pendant l'Antiquité et Opien, un auteur latin, vante la pêche marseillaise, qu'il qualifie « d'excellente et vraiment merveilleuse » !   

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Illustration : Vertèbres de thon. Marseille (13) - Musée d'Histoire de Marseille.
© Denis Glicksman, Inrap

Armés pour chasser !

Armés pour chasser !

Les activités de chasse et de pêche, sont bien connues dans les sociétés préhistoriques du Paléolithique et du Mésolithique (de – 3 millions d’années à – 6 000 ans avant J.-C.), grâce à la découverte de très nombreux outils et armes en silex taillés. Le gisement de Champ-Chalatras dans le Puy-de-Dôme, site d’habitat de plein air occupé de façon saisonnière par des groupes de chasseurs-cueilleurs vers 8 000 avant J.-C., a livré un ensemble de petites armatures de flèches à dos droit et à base tronquée, appelées pointes de Malaurie.
Ces pointes, probablement utilisées pour la chasse à l'auroch comme en attestent les restes d’ossements conservés sur ce site, sont caractéristiques des derniers chasseurs-cueilleurs d’Europe occidentale. Particulièrement efficaces, elles provoquaient une hémorragie fatale.

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Illustration : Silex taillés de type Malaurie. Clermont-Ferrand (63) - Musée Bargoin.
© M. Veschambre, Musée Bargoin, Clermont-Ferrand Métropole

À cor et à cris

À cor et à cris

Cet objet en verre bleu décoré d’un cordon rapporté en spirale a été découvert lors de la fouille du site du musée des Beaux-Arts de Nancy. La fouille préventive a été réalisée sur une partie des fortifications modernes de la ville. L’objet a été mis au jour dans le comblement des fossés défensifs. Bien que fragmentaire, sa forme permet de l’interpréter comme une corne d’appel ou bien comme une trompe de chasse.
La musique est omniprésente à la chasse : elle transmet ordres et signaux aux hommes. À l’époque moderne, la chasse n’est plus un mode de subsistance mais elle constitue un privilège et une activité prestigieuse réservée à l’élite dirigeante. Sa pratique se ritualise et s’entoure progressivement d’un apparat dont la musique est une composante essentielle.

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Illustration : Corne d'appel. Nancy (54) - Musée des Beaux-Arts.
© VDN PB

Tout de cuir vêtu

 Depuis la Préhistoire, la peau de l’animal sauvage ou domestique est exploitée. Le cuir préparé offre une matière étanche et solide. L’homme l’utilise pour s’abriter, se vêtir et il confectionne de nombreux objets du quotidien dans cette matière qui se découpe et s’assemble par des coutures.
Datant de la fin du Moyen Âge, la petite bourse en cuir se fermait par des attaches métalliques. Les petits trous qui bordent le rabat indiquent qu’elle a probablement perdu son décor originel.
Le soulier d’enfant  datant de l’époque moderne, a été réalisé plusieurs siècles après l'Aumonière et sa semelle ne présente pas de traces d’usure. Probablement un soulier égaré par un étourdi ?

Voir la fiche objet chaussure.

Voir la fiche objet aumônière.

Illustration de gauche: Chaussure d'enfant. Metz [57] Le musée de La Cour d’Or-Metz Métropole 
© (gauche)  Musée de la Cour d’Or –Metz Métropole
Illustration de droite: Aumonière. Metz [57] Le musée de La Cour d’Or-Metz Métropole 
© (droite)  Musée de la Cour d’Or –Metz Métropole

Jusqu’à l’os

  Éléments de jeu ou fragments de décor plaqué, la fonction de ces objets couramment désignés comme des « jetons » est rarement identifiable. Ils sont le plus souvent extraits de plaques taillées dans les longs os des bœufs. La plaque de déchet ajourée laisse imaginer comment l’artisan tabletier les a formés par incision. Par commodité, ils ont probablement été gravés avant leur extraction.

Voir la fiche tabletterie.

Voir fiche objet jeton.

Illustration de gauche: Tabletterie. Besançon [25] Musée des Beaux Arts et d'Archéologie.
© (gauche) Besançon, Musée des beaux-arts et d’archéologie
Illustration de droite: Jeton. Besançon [25] Musée des Beaux Arts et d'Archéologie.
© (droite) Besançon, Musée des beaux-arts et d’archéologie

Ça va couper !

Ça va couper !

Le Néolithique voit l’homme se sédentariser. L’agriculture et l’élevage se développent alors.
Cette période est aussi nommée « âge de la pierre polie » : la taille du silex laisse la place au façonnage d’outils par polissage, ce qui les rend plus résistants pour abattre les arbres, défricher, fendre. Cette hache fragmentaire se compose de trois matériaux : la pierre, l’andouiller (bois de cervidé) et bois.
La matière osseuse de l’andouiller offre une gaine à la pierre polie qui s’emmanche dedans. L’outil était manipulé grâce à un manche en bois dont seule une petite partie subsiste.

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Illustration : Hâche. Nantes (44) - Musée Dobrée / Grand Patrimoine de Loire-Atlantique.
© H. Neveu-Dérotrie / Musée Dobrée – Grand Patrimoine de Loire-Atlantique

La perle rare

La perle rare

La perle en nacre est produite par un mollusque, souvent une huître, lorsqu’un corps étranger s’introduit dans sa coquille. De la nacre en couches concentriques se dépose autour de cette impureté pour limiter l’irritation qu’elle provoque pour l’animal. Les découvertes archéologiques au sud de la péninsule arabique attestent de la pêche à la perle et de son usage par l’homme depuis le 5e millénaire avant notre ère.
La perle est utilisée pour parer les défunts et également en joaillerie. La fascination pour son éclat perdure au fil des siècles jusqu’à l’époque moderne dont date cette bague trouvée à Lyon.

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Illustration : Bague. Lyon [69] - Musée Gadagne.
© Pierre Aubert, musée d'histoire de Lyon - Gadagne

L’animal à la mode

 Un oiseau, ou peut-être un rapace, avec son bec crochu et ses serres acérées, a prêté sa silhouette à ces fibules. Ces objets servant à attacher les vêtements sont de véritables bijoux. Ici, l’œil en verre des oiseaux étincelle sur leur corps en argent. Le motif du cheval au galop orne de nombreuses céramiques sigillées fabriquées à Lezoux à l’époque gallo-romaine. Ce poinçon-matrice a été découvert entier dans l’atelier du potier. Après avoir façonné son moule, il a imprimé la silhouette du cheval sur ses parois intérieures. Le motif apparaît alors en creux dans le moule. La pièce de forme est ensuite moulée à l’intérieur et elle se pare du cheval en relief. En séchant, la terre de la pièce se rétracte ce qui permet de l’extraire et d’utiliser de nouveau le moule.

Pour en savoir plus sur le décor des céramiques sigillées de Lezoux, cliquez ICI.

Voir la fiche objet poinçon.

Voir fiche objet fibule.  

Illustration de gauche: Poinçon-matrice. Lezoux (63) Musée départemental de la céramique.  
© (gauche) Alain Maillot, collections du musée départemental de la céramique à Lezoux
Illustration de droite: Deux fibules aviformes. Laon (02) musée d'art et d'archéologie du Pays de Laon.
© (droite) Musée du Pays de Laon

Domestiquer l'animal

Domestiquer l'animal

L’Homme a profondément transformé son écosystème afin que celui-ci réponde au mieux à ses besoins. C’est au Néolithique que naît l’agriculture à travers la culture de céréales sauvages et la domestication d’animaux sauvages pour l’élevage. Ceci ne permet pas seulement d’assurer un approvisionnement stable en nourriture , mais aussi d’exploiter les animaux pour toutes sortes de travaux. Utilisé pour labourer les champs, se déplacer, se protéger, ou simplement pour tenir compagnie, l’animal est omniprésent auprès des humains.

Illustration : Proposition de restitution de l'occupation des berges de la Devèze à l'époque gauloise.
© Bertrand Ducournau, Inrap

Grand auroch deviendra petit

Grand auroch deviendra petit

Le développement de la domestication lors de l’époque néolithique a durablement transformé une partie du monde animal. L’Homme a sélectionné des animaux sur de nombreuses générations selon des critères répondant à ses besoins tels que la quantité de viande, de lait ou de laine pouvant être obtenue. De nouvelles espèces sont ainsi apparues : l'actuelle vache domestique par exemple est issue de l'auroch sauvage, après des millénaires d'élevage. L'archéozoologie est l'étude de la relation entre l'Homme et l'animal, à travers les vestiges de ces derniers.

Pour en savoir plus sur cette discipline indispensable à l'archéologie, cliquez ICI.

© Mathilde Dupré, Inrap

Que les forces soient avec vous !

Que les forces soient avec vous !

Une paire de forces est une sorte de grande paire de ciseaux en fer forgé dont les deux lames pointues sont maintenues ouvertes par un arc qui fait office de ressort.
Cet outil avait un usage varié mais les bergers s’en servaient encore jusqu’au début du XXe siècle pour tondre les moutons. On peut trouver des forces associées à des fusaïoles qui sont de petits poids en forme d’anneau que l’on enfile au bas du fuseau des fileuses. Elles permettent de coincer le premier brin de laine de l’écheveau et de donner de l’inertie à la rotation pour permettre la torsion du fil.
Les fusaïoles sont souvent taillées dans un tesson de céramique perforé ou, plus rarement, modelées et décorées.

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Illustration : Forces, fusaïoles. Bordeaux (33) - Musée d'Aquitaine.
© Lysiane Gauthier, Mairie de Bordeaux

Où est passé mon mouton ?

Où est passé mon mouton ?

Le mouton et la chèvre ont été domestiqués très tôt, les plus anciens témoignages archéologiques sont datés vers 9 000 avant J.-C.
Cette clochette de petite taille était fixée au cou d’un mouton ou d’une chèvre afin de faciliter le travail du berger en lui permettant de localiser l’animal au bruit. Elle provient d’un domaine agricole antique situé dans les Vosges nommé la villa à la Néréide.
Des ossements de moutons et de chèvres, d’autres clochettes et des forces pour la tonte découverts sur ce site confirment qu’il était dédié à l’élevage. Néanmoins, il était également doté de riches espaces d’habitation et de thermes dans un état de conservation exceptionnel.

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Illustration : clochette. Epinal [88] Musée Départemental d'Art Ancien et Contemporain.
© PHILIPPOT Claude

Un objet avec du tranchant

 Les chèvres et les moutons procuraient à l’homme du lait ou de la laine mais leur viande était également consommée. Ces couteaux, découverts dans le même domaine agricole que la clochette présentée précédemment, étaient utilisés en boucherie pour découper les différentes pièces. Le manche en matériau périssable, du bois sûrement, a aujourd’hui disparu.
Aux époques anciennes, une grande partie de la population ne mange de la viande que dans de rares occasions comme lors de cérémonies et fêtes religieuses ou de banquets funéraires. 

Découvrez ce que mangeaient nos ancêtres ICI.

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Illustration de gauche: Couteau. Epinal [88] Musée Départemental d'Art Ancien et Contemporain. 
© (gauche) PRUD’HOMME Bernard
Illustration de droite: Couteau. Epinal [88] Musée Départemental d'Art Ancien et Contemporain.
© (droite) PRUD’HOMME Bernard

A la vie à la mort

  Cette récente découverte archéologique sur le site de l’aéroport de Clermont-Ferrand/Auvergne est un témoignage émouvant du rapport sensible entre l’homme et l’animal.Le corps d’un enfant déposé dans un cercueil en bois de 80 cm, aujourd’hui disparu, est accompagné par les restes du banquet funéraire tenu en son honneur : des récipients en terre cuite contenant des denrées alimentaires et des boissons, des pièces de boucherie comme un jambon-jarron et un demi-cochon coupé dans le sens de la longueur placé à la gauche du squelette de l’enfant.Le corps d’un chiot portant un collier avec une clochette a été placé aux pieds de son jeune maître ou de sa jeune maîtresse pour l’accompagner dans la mort.Le chien est le premier animal à avoir été domestiqué par l’homme, il y a au moins 15 000 ans. 

 Pour en savoir plus sur cette découverte, cliquez ICI.    

Illustration de gauche: Relevé photogrammétrique du squelette d'un jeune enfant, entouré de celui d'un chien et d'un cochon, après prélèvement des vases de la tombe.
© (gauche) Relevé : Benjamin Oury, Inrap ; cliché : Ivy Thomson, Inrap 
Illustration de droite: Stèle funéraire d'une fillette. Bordeaux (33) - Musée d'Aquitaine. 
© (droite)  Sylvain Machefert

Des mors pour un mort

Des mors pour un mort

D’autres animaux ont été découverts par les archéologues en contexte funéraire comme les chevaux dans les sépultures celtes appelées « tombes à char » en raison de l’inhumation d’un membre de l’élite sur un char. Domestiqué vers 2 200 av. J.-C., le cheval est utilisé pour sa force mais constitue aussi un symbole de prestige dans de nombreuses sociétés anciennes.
Ce mors en bronze est orné de petites incrustations de corail venu de Méditerranée. Il était placé dans la bouche d’un des deux chevaux déposés dans la tombe d’un membre de l’élite celte découverte dans le département de la Manche.

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Illustration : Mors de cheval. Caen (14) - Musée de Normandie.
© Hervé Paitier, Inrap

C’est mon cheval, ma bataille

C’est mon cheval, ma bataille

De par ses capacités, le cheval est également utilisé en contexte guerrier, qu’il soit monté par un cavalier ou qu’il tire un char. Les premiers chars de guerre sont apparus en Egypte au XVIe siècle avant J.-C. et se répandent ensuite dans l’ensemble du monde méditerranéen.
Ils sont même utilisés comme un attribut de certaines divinités comme ici Athéna, la déesse romaine de la guerre.  Cette amulette  exceptionnelle  est un camée, une pierre dure sculptée en relief. Elle devait être gardée par son propriétaire dans l’espoir de s’attirer la bienveillance de la déesse dans ses entreprises militaires.

Pour en savoir plus sur les différents usages des pierres, cliquez ICI.

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Illustration : Camée. Rouen (76) - Musée départemental des Antiquités de la Seine-Maritime.
© Hervé Paitier, Inrap

Conclusion

Conclusion

Dans les sociétés anciennes, l’animal est présent au quotidien aux côtés de l’Homme, avec qui il a entretenu des rapports parfois étroits, parfois plus lointains.
Il n’est pas seulement une réserve de nourriture ou un moyen de locomotion, il occupe l’imaginaire des Hommes et est représenté sur une multitude de supports sous une forme réaliste ou fantasmée. L’exploitation animale, l’industrialisation de l’élevage et la destruction d’écosystèmes ont aujourd’hui modifié pleinement nos liens avec le monde animal. Alors que le bien-être animal et les questions écologiques sont aujourd’hui des sujets de plus en plus prégnants, l’archéologie permet de remettre en perspective notre rapport à l’animal sous toutes ses formes.

Illustration : Applique en bronze montrant la déesse Cybèle, protectrice des enfants et des animaux, entourée de deux lions, avec son amant Attis coiffé d'un bonnet phrygien, Famars (Nord).
© Stéphane Lancelot, Inrap

Remerciements

Remerciements

Exposition réalisée par les élèves-conservateurs de l'Institut National du Patrimoine dans le cadre des Journées Européennes de l'Archéologie 2022.

Géraldine Chopin
Arielle Gévaudan
Quentin Richard
Joëlle Tchipandi
Benjamin Carcaud

Lieux d'exposition permanents des objets présentés :

Besançon [25] - Musée des Beaux Arts et d'Archéologie.
Bordeaux [33] - Musée d'Aquitaine.
Caen [14] - Musée de Normandie.
Clermont-Ferrand [63] - Musée Bargoin.
Epinal [88] - Musée Départemental d'Art Ancien et Contemporain. 
Laon [02] - Musée d'art et d'archéologie du Pays de Laon.
Le Mans [72] - Musée Jean-Claude Boulard - Carré Plantagenêt.
Lezoux [63] - Musée départemental de la céramique.  
Lucciana [20] - Musée de site archéologique de Mariana, Prince Rainier III de Monaco.
Lyon [69] - Lugdunum, Musée et Théâtres romains.
Lyon [69] - Musée Gadagne.
Marseille [13] - Musée d'Histoire de Marseille.
Metz [57] - Musée de La Cour d’Or-Metz Métropole.
Nancy [54] - Musée des Beaux-Arts.
Nantes [44] - Musée Dobrée / Grand Patrimoine de Loire-Atlantique.
Rouen [76] - Musée départemental des Antiquités de la Seine-Maritime.
Saint-Germain-en-Laye [78] - Musée d'Archéologie Nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye.
Toulouse [31] - Musée Saint-Raymond.