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Paléolithique supérieur [- 400000/ - 10000]
archéologie ; mésolithique ; industrie lithique
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Epoque moderne [1492 / 1789]
« À cor et à cris »
Cet objet atypique en verre bleu décoré d’un cordon rapporté en spirale a été découvert dans les années 1990 lors de la fouille du site du musée des Beaux-Arts de Nancy. La fouille préventive a été réalisée sur une partie des fortifications modernes de la ville. Parmi une grande quantité de mobilier de toute nature, l’objet a été mis au jour dans le comblement des fossés défensifs. Bien que fragmentaire, sa forme permet de l’interpréter comme une corne d’appel ou bien comme une trompe de chasse. La musique est omniprésente que cela soit dans la pratique de la chasse ou bien de la guerre. Elle permet de transcender les troupes, accompagne le faste militaire, transmet ordres et signaux aux hommes lors des combats ou de la chasse. À l’époque moderne, la chasse n’est plus un mode de subsistance depuis de nombreux siècles, elle constitue au contraire un privilège et une activité prestigieuse réservée à l’élite dirigeante. Sa pratique se ritualise et s’entoure progressivement d’un apparat dont la musique est une composante essentielle.
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2nd âge du Fer [- 480/ - 50]
La violence ritualisée
Chez les peuples gaulois, comme dans de nombreuses autres civilisations, le sacrifice animal fait partie intégrante des pratiques religieuses. Ce pique à broche, découvert lors de la fouille d’un sanctuaire laténien (entre le Ve et le Ier siècle avant notre ère) près de Niort, en atteste. La mise au jour de cet objet à proximité d’un dépôt d’ossements animaux permet de supposer son rôle dans la cuisson rituelle de la viande sacrifiée, partagée entre les participants au rite et la ou les divinités dont on cherche à s’attirer les faveurs. Si le sacrifice peut aujourd’hui être assimilé à un acte de pure violence, il était alors jugé indispensable à l’obtention de la bienveillance des divinités et donc au maintien de l’équilibre de la communauté et du monde. En Gaule, ce rite reste pratiqué tout au long de la période romaine puis disparait progressivement au cours des derniers siècles de l’Antiquité, dans le cadre de mutations religieuses profondes.
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Bas-Empire [235/ 476]
A l’abri !
Rassemblant des objets divers, le trésor de Vaise [Lyon 9e arrondissement] se compose de deux dépôts découverts en limite de la ville antique, dans les vestiges d'une villa gallo-romaine suburbaine. Le terme de « trésor » se définit non pas par sa préciosité, mais plutôt par une volonté d'entreposer des biens, en les mettant à l'abri d'une menace. Aussi, le trésor de Vaise, comprenant des éléments de statuettes, de la vaisselle et des monnaies d'argent, ainsi que des bijoux en or, peut être associé à un épisode de crises. D’après l'analyse des monnaies, une des hypothèses possibles est celle d’un trésor amassé par un soldat romain qui daterait de peu après l'année 268. Cette date s'inscrirait alors en pleine « peste de Cyprien », mais aussi dans un contexte d'invasions barbares et d'anarchie militaire. Au-delà de sa valeur, ce trésor se veut donc avant tout le témoin d'une période d'une rare violence.
Cet ensemble associe des objets de natures diverses : statuettes, vaisselle, monnaies et bijoux. Deux dépôts distincts ont été retrouvés sous le sol d’une habitation. L’un contenait trois statuettes de divinités en tôle d’argent dorée (Apollon, Fortune et déesse aux oiseaux), un petit buste masculin (empereur ?), divers fragments de statuettes et deux bracelets d’argent. L’autre, trois plats d’argent, un lot de 14 cuillères et de 81 monnaies d’argent, ainsi que des bijoux : un collier (or et émeraude), deux bracelets d’or, deux paires de pendants d’oreilles (or, émeraude et pierres fines), deux bagues en or et une monnaie en or montée en pendentif (aureus de Gordien III, frappé en 242). L’étude numismatique permet de dater l’enfouissement de ce dépôt des années 260.
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Epoque moderne [1492 / 1789]
Esclaves oubliés
Cet objet est l’un des vingt-deux récipients métalliques adaptés au principe de survie sur le site archéologique de Tromelin, îlot situé dans l’océan Indien et lieu de mémoire de la violence esclavagiste au XVIIIe siècle. Entre 1761 et 1776, ce banc de sable quasi désertique a été le lieu de l’improbable survie d’une partie des rescapés du naufrage de l’Utile, navire de la Compagnie des Indes orientales, parti de Madagascar en 1761 avec à son bord 160 esclaves malgaches embarqués en contrebande. À la suite du naufrage, les survivants construisent une embarcation de fortune dont l’usage sera réservé aux seuls membres de l’équipage qui abandonnent à leur sort les 80 esclaves rescapés. Pour survivre, ceux-ci n’ont d’autre choix que de s’organiser en communauté. Ils créent des abris ainsi que des objets de tous usages à partir des restes de l’épave et des matériaux présents sur l’île. Ce plat, réparé sept fois, témoigne de l’incroyable habileté et capacité d’adaptation des naufragés abandonnés. À l’arrivée des secours en 1776, seules huit personnes ont survécu à ces quinze années d’oubli.
En 1761, l’Utile, un navire français, s’échoue sur l’île des sables qui devient l’Ile de Tromelin, à 500 km des côtes de Madagascar et de celles de la Réunion. A bord se trouvent quelque 160 esclaves malgaches, dont la moitié se noie. L’équipage repart, abandonnant les captifs sur l’îlot désert. 80 esclaves sont laissés à leur triste sort : ils resteront 15 ans bloqués sur l’île et oubliés de tous. Sauf, apparemment, de Barthélémy Castellan du Vernet, qui aurait tenté de prévenir les autorités, dont le ministre de la Marine. C’est seulement en 1776 qu’une corvette commandée par Jacques Marie de Tromelin vient les secourir. Seuls sept femmes et un bébé de huit mois ont survécu. Sept fois réparé, ce récipient est représentatif de l'habilité déployée pour le faire durer : découpe de pièces, percement de trous correspondants sur la pièce et le récipient, enroulement de fines tôles de cuivre pour former de petits rivets réguliers écrasés ensuite à l'aide d'un marteau. Sorte de bassine métallique retrouvée sur l'île de Tromelin. Cet objet servait peut-être à conserver l'eau de pluie ou celle recueillie au puits creusé juste après le naufrage de l'Utile. Trouvé par les archéologues devant l'ouverture d'un bâtiment, il semble correspondre à une tradition malgache consistant à placer une cruche d'eau à l'entrée des habitations.
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Mésolithique [- 10000 / - 5500]
Petits mais efficaces !
Au cours du Mésolithique (il y a 10 000 à 7 000 ans), les sociétés humaines produisent des flèches en silex, le plus souvent de formes géométriques, à des fins de chasse et de pêche. Marquée par une évolution climatique et environnementale majeure liée à la fin de la dernière glaciation et au début du réchauffement climatique, cette période voit le développement de la forêt et l’arrivée de nouveaux gibiers adaptés à ces environnements. Ces onze armatures de flèche en forme de triangles irréguliers, ou scalènes, proviennent sans doute d’un campement saisonnier de chasseurs-cueilleurs du Mésolithique moyen, il y a 8 000 ans. Ces très petits objets, produits à partir de lames ou de lamelles de silex, caractérisent l'outillage des derniers chasseurs-cueilleurs. Ils sont destinés à armer l'extrémité ou les côtés des projectiles utilisés pour la chasse, notamment des flèches. De petite taille, ils témoignent de l’extrême hableté pour produire des armes efficaces pour la chasse et la défense. Finesse et légèreté permettent une utilisation accrue face aux évènements.
Ces 11 armatures de flèche en forme de triangles irréguliers ou scalènes proviennent sans doute d’un campement saisonnier de chasseurs-cueilleurs du Mésolithique moyen, vers 6000 avant notre ère.
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Haut Moyen Âge [476 / 1000]
Tombe de soldat
Long javelot muni d’une courte hampe en bois, l’angon est caractéristique de l’équipement offensif du guerrier franc. Celui-ci, daté entre 470 et 530, a été mis au jour en Haute-Marne au sein de la nécropole de Saint-Dizier. Les armes de cette période sont rarement isolées dans les sépultures, mais au contraire constituent une panoplie défensive et offensive. À cette période il est ainsi possible de découvrir dans une même sépulture un ou plusieurs des éléments suivants : angons, fers de lance, boucliers, pointes de flèches, scramasaxes, haches, épées longues. Ces armes peuvent également être accompagnées de dépôts funéraires rituels et d’objets liés au vêtement mortuaire du défunt. L’étude de ces sépultures est particulièrement riche en informations sur l’équipement militaire et donc sur la pratique de la guerre à l’époque mérovingienne. Elles fournissent également de précieux indices sur le niveau économique et social du défunt à cette période, les sépultures guerrières faisant souvent partie des plus riches.
Entre 470 et 530 fer (angon), alliage cuivreux (décor de la pointe et frette), bois (dans la douille et reste de la hampe) Tige en fer de section ronde à l’extrémité distale et octogonale de l’autre. La pointe de l’arme est de section losangique et porte une feuille en alliage cuivreux damasquinée, ainsi qu’un décor incisé.
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Haut Moyen Âge [476 / 1000]
A la fois arme et outil
Parmi les armes offensives utilisées à des fins militaires au cours du Haut Moyen-Age (entre le Ve et le Xe siècle), se trouve le scramasaxe qui a connu son apogée à l’époque mérovingienne. Composé d’alliage ferreux et d’argent, ce petit scramasaxe de type grand couteau à lame triangulaire, tranchante d’un seul côté, est enchâssé dans un fourreau en bois exceptionnellement conservé. Cet outil polyvalent pouvait avoir plusieurs fonctions, et servir par exemple aussi de machette. La fouille a révélé qu’il s’agissait d’un ensemble funéraire exceptionnel de par sa richesse en mobilier et l’aménagement particulier des tombes masculines, adossés à une tombe à cheval. En outre, le terrain encaissant, un limon argileux humide, a permis la bonne conservation des restes organiques (bois, cuir, fourrure, tissus) qui étaient au contact des objets métalliques.
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Epoque moderne [1492 / 1789]
Assiéger !
Projectile militaire utilisé pour les tirs de canon lors des guerres de siège, le boulet de canon en pierre apparait à la fin du Moyen Age. Très proche des projectiles de catapulte ou de trébuchet, il ne s’en distingue que par sa forme géométrique plus régulière. Celui-ci date du XVe siècle et a été découvert dans la ville de Nancy. Il témoigne d’une des techniques militaires majeures du Moyen Age reposant sur la guerre de siège et l’attaque des murailles par l’utilisation d’armes de propulsion. Ce type de munition en pierre a été peu à peu remplacé par des boulets en fonte dès le XVIe siècle, permettant ainsi un allégement de leur poids et un gain de performance.
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Gallo-romain [- 50 / 476]
Se fortifier
Découvert au pied des murailles antiques de Toulouse, cet objet en terre cuite demeure un mystère. Si l'on y reconnaît le modèle réduit d'une porte fortifiée, il est difficile d'en déterminer la fonction. S'agit-il d'un jouet ? d'une maquette? d'une offrande ? En Gaule romaine, on distingue deux grands groupes d'enceintes urbaines. Si celles construites durant le Haut-Empire (Ier - IIIe siècles) sont plus rares et souvent plus symboliques que défensives, les nombreuses enceintes du Bas-Empire, édifiées entre le milieu du IIIe siècle et la fin du siècle suivant, sont quant à elles pourvues d'imposants dispositifs défensifs, affichant une vocation militaire évidente. Elles résultent du sentiment d'insécurité qui frappe un Empire romain alors en crise, confronté à la violence des premières invasions barbares. C'est ainsi que le rempart devient un élément familier du paysage antique.
Cette pièce représente le modèle réduit d'une tour à avant-corps polygonal à cinq pans. Des incisions peut-être pratiquées après cuisson, tentent de reproduire l’appareil du mur (assemblage de briques et de pierres dans la maçonnerie). La tour est encadrée de deux ouvertures voûtées (portes) qui sont malheureusement cassées. Le bouton qui surplombe la tour semble être un tenon permettant la fixation d'un deuxième élément. Si l'apparence de cet objet, incomplet, est celle d'un modèle réduit d'une porte fortifiée de rempart, sa fonction demeure indéterminée : jouet ? ex-voto ? maquette d'architecte (modèle importé à imiter, projet à exécuter) ? Trouvé dans un amas de briques et de tuiles accumulé au pied de la courtine de l'enceinte romaine de Toulouse, près de la place Saint-Pierre, cet objet pourrait aussi bien être une simple terre cuite architecturale dont la fonction reste encore à déterminer.
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2nd âge du Fer [- 480/ - 50]
Se protéger
Cette pièce décorative en tôle repoussée, figurant un combat de guerriers gaulois, est probablement un élément de cuirasse. Il a été découvert sur le site de Lacoste, dans la vallée de la Dordogne, au sein d'une agglomération artisanale gauloise spécialisée notamment dans la fabrication de pièces d’armement et d'équipement militaire. Ici, la scène montre deux guerriers armés d'une épée courte, d'un bouclier, et d'un casque proche du type celto-étrusque. À l'instar de toute la panoplie militaire, la cuirasse, élément défensif porté par les soldats, peut constituer un support de créativité artistique, et ce dès l'âge du Bronze. Dans le cas de notre objet, on peut être frappé par cette mise en abyme de la thématique guerrière, élément majeur de l'iconographie celtique, relevant du registre de la violence
Il s’agit probablement d’un élément décoratif de cuirasse. Le décor obtenu suivant la technique du repoussé, représente deux guerriers gaulois qui s’affrontent à l’aide d’épées très courtes, chacun d’eux étant équipé d’un bouclier et d’un casque proche du type celto-étrusque. Leurs bottines dont l’extrémité est relevée, ressemblent à des chaussures (poulaines) du Moyen-Âge. Le décor d’« S » encadrant la scène est caractéristique de l’art celtique.IIe siècle avant JC
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2nd âge du Fer [- 480/ - 50]
Victorieux
Cette statue découverte à Bordeaux et datée du Ier siècle av. J.-C. représente un chef gaulois romanisé, tenant une lance dans sa main droite, et prenant appui sur un bouclier de type gaulois. Comme son contemporain, le guerrier de Vachères, conservé au musée Calvet d’Avignon, on constate chez le guerrier de Bordeaux une hybridation gallo-romaine précoce dans l'équipement militaire, ainsi que l'importance de la thématique guerrière dans la représentation de prestige. Ici, le chef ne se bat pas, mais pose fièrement, appuyé sur son bouclier. Le choix est ainsi fait de ne pas représenter le guerrier dans l'action mais plutôt d'en souligner le statut respectable. En effet, la distinction sociale est d'autant plus importante dans une période où la violence latente favorise la présence d’une élite guerrière.
À la fin du Ier s. av. J.-C., après la Guerre des Gaules, l’emporion de Burdigala double sa superficie en se développant principalement vers la berge de la Garonne. Il n’est pas exclu que cet essor puisse être mis en relation avec l’arrivée de populations venant du centre de la Gaule (Bituriges de la région de Bourges) ou de territoires plus proches comme celui des Santons (région de Saintes). Cette dernière hypothèse pourrait être validée par la découverte de cette statue en calcaire représentant un chef gaulois très « romanisé », qui tenait une lance de la main droite et dont le bras gauche prend appui sur un bouclier de type gaulois. En effet, le calcaire dans lequel cette œuvre a été exécutée provient probablement de la région de Pons (Charente-Maritime, détermination J.-P. Platel, BRGM)), qui est l’ancien oppidum des Santons déserté à la fin du Ier s. av. J.-C.
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Haut-Empire [27 / 235]
Être soldat
Cette stèle funéraire a été érigée pour le soldat Comnisca, mort au cours de son service en Gaule au Ier siècle de notre ère. La sculpture en relief l’immortalise dans son identité de militaire, campé pour l’éternité dans la posture du combattant vainqueur. L’inscription retrace son histoire personnelle, proche de celle de tant d’autres individus dans le vaste empire romain : appartenant au peuple des Ambiens (de la région d’Amiens), il a servi pendant sept ans dans l’armée romaine avant de trouver la mort à l’âge de 25 ans. Simple soldat, non gradé, il était cavalier de l’ala Indiana. Il a été inhumé dans une nécropole située à proximité du camp romain d’Argentorate, dans l’actuel quartier de Koenigshoffen à Strasbourg.
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Gallo-romain [- 50 / 476]
La violence comme spectacle
Dans le monde romain, les combats de gladiateurs, rendus publics dès 105 avant notre ère, étaient un divertissement très apprécié de toute la société qui se pressait plusieurs fois par an dans les amphithéâtres pour y assister. La fréquence des représentations de telles scènes sur divers objets du quotidien, comme cette lampe à huile, témoigne de cette ferveur. Ces spectacles n’étaient certes pas aussi brutaux qu’ils le sont dans l’imaginaire moderne : disputés par des professionnels, ils étaient codifiés, arbitrés, et ne visaient pas tant la scène de boucherie que le beau combat. Il n’en reste pas moins que de nombreux gladiateurs y trouvaient la mort (10 % environ des participants à un combat donné), et que les débats qu’ils ont pu occasionner dans la société romaine ne remettaient pas en question cette mise en spectacle de la violence.
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Haut-Empire [27 / 235]
Des dieux pour la guerre
Les Romains vénèrent une multitude de divinités qui régissent chacune l’un ou l’autre aspect de la vie humaine. Minerve, entre autres attributions, est la déesse de la guerre ; elle représente la guerre bien réglée, contrairement à Mars qui préside aux combats dans ce qu’ils ont de plus violent. Les camées antiques représentent souvent des divinités. Ces objets fonctionnaient comme des amulettes : pour le possesseur de cet exemplaire d’une qualité exceptionnelle – probablement un haut personnage – il s’agissait de s’attirer la bienveillance de la déesse dans ses entreprises militaires. Si Minerve est souvent représentée immobile et pacifique, l’accent est mis ici sur son caractère de combattante, armée de pied en cap et montée sur un char tiré par deux chevaux en pleine course.
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Mésolithique [- 10000 / - 5500]
archéologie ; mésolithique ; industrie lithique
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Age du Fer [- 800/ - 50]
L'art de la guerre
Durant le IIIe siècle av. J.-C., les Celtes développent, grâce à la technique de la cire perdue, un style artistique dit plastique. Caractérisé par des motifs en relief et des volumes géométriques évoquant la nature, cet art nous est transmis au travers de contextes funéraires parfois prestigieux. À Orval, dans la Manche, a été découverte une des tombes à char les plus occidentales d'Europe. Du défunt, un guerrier inhumé sur son char avec ses deux chevaux, ne subsiste que l'armement et quelques effets personnels. Ici, cette tête de clavette (pièce joignant deux éléments rotatifs) en bronze figure un visage de face encadré par deux profils reliés par leurs chevelures traitées en arabesques. Ce type d'accessoire militaire montre la maîtrise technologique et l'inspiration artistique des artisans, mais aussi l'importance de la guerre chez les élites celtiques. D'un contexte de violence naît un univers de raffinement.
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Haut-Empire [27 / 235]
Défilés militaires
Ces fragments appartenaient à un casque en alliage cuivreux gallo-romain. Seule est conservée la partie arrière avec le protège-nuque. L’objet présente un décor au repoussé figurant notamment des feuilles de laurier, évocation de la gloire militaire. La présence de ce décor et sa teneur indiquent que ce casque n’est pas un élément de l’équipement ordinaire du soldat, mais vraisemblablement une pièce d’apparat. De tels casques étaient portés par la cavalerie pour les parades et les hippica gymnasia (tournois qui faisaient appel à des scénarios convenus). Certains comportaient un masque rabattable sur le visage, mais il est impossible de préciser si c’était le cas de celui-ci. Ces objets exceptionnels, raffinés, auréolaient de prestige l’armée en représentation.
Fragments de casque gallo-romain, décorés au repoussé d'un motif composé. Seuls l'arrière du casque et son protège-nuque (en six morceaux recollés) sont relativement bien conservés. On peut y voir sur la surface un décor organisé symétriquement de chaque côté d'un noeud central, évoquant une couronne de laurier posée sur la chevelure. Une frise perlée marque le départ du protège-nuque lui-même orné d'un motif de feuilles d'acanthe. Huit autres éléments ont été remontés sur le casque, dont certains présentent un décor végétal. Il reste aussi un fragment de pointe de paragnathide. Deux fragments de couvre-oreille ont été remontés : ils étaient fixés sur le casque par des rivets.
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Epoque archaïque
La violence vengeresse !
Ce vase parfaitement lisible témoigne d’une scène mythologique exprimant la vengeance d’Artémis, déesse de la chasse chez les Grecs. En effet, il raconte un épisode mythique de l’Iliade d’Homère au cours duquel l’impitoyable Artémis décide d’envoyer un sanglier géant ravager les terres du roi Œnée de Calydon, en Etolie (Grèce centrale). Par cet acte, elle entendait le punir d’avoir commis l’imprudence de l’offenser en oubliant de lui adresser un sacrifice après les récoltes. Méléagre, fils d’Œnée, fait alors appel aux plus grands chasseurs du pays pour pourchasser cet animal monstrueux qui détruit son pays. La traque du sanglier constitue une aventure à laquelle prennent part de nombreux héros grecs. C’est finalement Atalante qui réussit à blesser l’animal, qui succomba sous l’effet du coup fatal donné par Méléagre. Cet épisode de la chasse du sanglier de Calydon est un sujet souvent traité dans l'histoire de l’art, sur des décors de céramiques dès l’Antiquité, mais aussi dans la peinture et la sculpture néoclassiques.
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Epoque contemporaine [1789 / nos jours]
Le souvenir de la violence
Ce plat creux, produit au début du XXe siècle, a été découvert dans un secteur industriel de Niort. Il provient de la faïencerie Gautier, dont la production était destinée à une clientèle locale et touristique. On assiste à la bataille d'Hastings, déterminante dans la conquête normande de l'Angleterre en 1066, et plus précisément à la mort des frères d'Harold (dernier roi anglo-saxon d'Angleterre) telle que représentée dans la tapisserie de Bayeux. Si le contexte de la conception de la tapisserie demeure mystérieux, l’œuvre montre l'importance permanente de la geste guerrière dans l'écriture de l'Histoire. Au début du XXe siècle, alors que s'ouvre le premier musée de la Tapisserie à Bayeux , le chef-d’œuvre jouit ainsi déjà d'une notoriété internationale, que confirme la présence du motif dans cette faïence produite à quelques 400 km de l’œuvre originale...
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Bas-Empire [235/ 476]
Violences d’hier et d’aujourd’hui
Le médaillon de cette lampe à huile est décoré d’un relief représentant l’enlèvement d’Europe. Dans cet épisode mythique bien connu des Romains, Jupiter s’éprend d’une jeune fille, Europe, se métamorphose en taureau pour pouvoir l’approcher, puis l’enlève pour la violer. Un dénouement similaire se retrouve dans de multiples mythes pudiquement appelés « amours de Jupiter ». Les Romains ne s’émouvaient guère du destin des jeunes filles ses victimes, et les images gomment toute la brutalité de ces récits. Pour un spectateur moderne au contraire, plus facilement sensible à la violence sous-jacente, ces scènes sont dérangeantes. Cet écart de réception montre l’évolution des sensibilités et, partant, de la définition même de la violence de l’Antiquité à nos jours.